Après le journaliste-espion, le journaliste-escroc!

Comme tous les parents du Québec, jeudi, j’étais pris par le tourbillon de la rentrée scolaire, quand j’ai reçu une dépêche sulfureuse en lien avec le roi du Maroc, Mohammed VI.

Évidemment, j’ai cessé toute autre activité pour élucider sur le web cette affaire. Ainsi, deux journalistes français ont été interpellés pour avoir tenté de faire chanter le roi du Maroc. Selon des médias français, les journalistes Éric Laurent et Catherine Graciet auraient réclamé au chef de l’État marocain trois millions d’euros contre la non-publication d’un livre à charge. D’après le film des événements, les deux «présumés journalistes-escrocs» préparaient la sortie d’un livre avec des révélations-chocs sur le monarque alaouite.

Au lieu de subir cette extorsion, l’entourage du roi du Maroc a alerté la justice française qui, à son tour, a tendu un traquenard aux deux journalistes. Elle les a interpellés à Paris jeudi 27 août. Une information judiciaire pour chantage et tentative d’extorsion de fonds a été ouverte.

En presque six mois, la fraternité journalistique française a eu droit à deux bombes médiatiques. D’abord, avec les aveux posthumes de Roger Auque, le journaliste-espion. Dans Au service secret de la République, avec l’aide de son ami Jean-Michel Verne, Auque a révélé le côté sombre de son histoire, avant de succomber à un cancer en 2014. L’ex-journaliste de guerre, correspondant à Rome, Bagdad, Beyrouth, otage célèbre au Liban, ambassadeur de France en Érythrée, etc., a raconté dans son livre ses combines, notamment sa conversion comme agent du Mossad.

Ensuite, avec cette «affaire» Éric Laurent et Catherine Graciet, on a touché le fond.

Même si Catherine Graciet a déjà collaboré avec Le Journal hebdomadaire, dont j’étais un lecteur assidu, au Maroc, je connais plus Éric Laurent, un journaliste d’enquête reconnu et un auteur des plus prisés. Je l’ai découvert au milieu des années 1990 quand il a sorti un livre d’entretien où le roi Hassan II a livré «ses vérités» sur son règne. Quoi qu’on dise, ce livre «révélation» a permis aux lecteurs d’entrer dans la tête de l’ancien monarque marocain.

Depuis lors, j’ai dévoré les livres d’Éric Laurent, comme ceux sur les Bush, les deux ex-présidents américains, ainsi que sur le 11-septembre. Des livres fascinants non seulement par la qualité de leur narration, mais aussi par leur nombre incroyable de preuves et de faits très bien documentés.

Pour vous dire, j’arrive mal à comprendre comment un écrivain à succès a pu finir par succomber à l’attrait de l’argent. Quelle triste fin!

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