Vous avez dit «trudeaumanie»?

Prime Minister Justin Trudeau, fifth from left, and Governor General David Johnston, centre, pose for a group photo with the new Liberal cabinet at Rideau Hall in Ottawa on Wednesday, Nov. 4, 2015. Front row, left to right: Minister of Public Safety and Emergency Preparedness Ralph Goodale, Minister of Justice and Attorney General of Canada Jody Wilson-Raybould, Minister of Foreign Affairs Stephane Dion, Minister of International Trade Chrystia Freeland, Prime Minister Justin Trudeau, also minister of intergovernmental affairs and youth, Governor General David Johnston, Minister of Immigration, Refugees and Citizenship John McCallum, Minister of Public Services and Procurement Judy Foote, Minister of Agriculture and Agri-Food Lawrence MacAulay, Minister of Indigenous and Northern Affairs Carolyn Bennett and Minister of Veterans Affairs Kent Hehr, also associate minister of National Defence. Second row, left to right: President of the Treasury Board Scott Brison, Minister of International Development and La Francophonie Marie-Claude Bibeau, Minister of Innovation, Science and Economic Development Navdeep Singh Bains, Minister of National Revenue Diane Lebouthillier, Minister of Families, Children and Social Development Jean-Yves Duclos, Minister of Employment, Workforce Development and Labour MaryAnn Mihychuk, Minister of Transport Marc Garneau, Minister of Environment and Climate Change Catherine McKenna, Minister of Finance William Morneau, Minister of Canadian Heritage Melanie Joly, Leader of the Government in the House of Commons Dominic LeBlanc and Minister of Health Jane Philpott. Third row, left to right: Minister of Sport and Persons with Disabilities Carla Qualtrough, Minister of Natural Resources James Carr, Minister of Science Kirsty Duncan, Minister of Infrastructure and Communities Amarjeet Sohi, Minister of Small Business and Tourism Bardish Chagger, Minister of Fisheries, Oceans and the Canadian Coast Guard Hunter Tootoo, Minister of Status of Women Pa Photo: La Presse Canadienne

Je ne suis pas happé par la «trudeaumanie», mais du point de vue de la symbolique, le 23e premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a frappé fort au jour 1 de son mandat.

Même temporaire, un vent de fraîcheur est le bienvenu à Ottawa après un long règne d’«harpeurisme» synonyme de rigidité, de défiance, de méfiance et de mépris.

Justin Trudeau a ainsi imprégné son entrée en fonction de l’ambition du changement. D’abord, le nouveau premier ministre et les 30 membres de son gouvernement n’ont pas été conduits en limousines à leur cérémonie d’assermentation. Ils sont arrivés en autobus à Rideau Hall, avant de marcher jusqu’à l’allée principale de la résidence du gouverneur général.

Ensuite, cette cérémonie d’assermentation a été accompagnée par de la musique Cri et un chant de gorge inuit. Quelle légèreté!

D’ailleurs, la jeunesse des ministres impressionne – 15 ont moins de 50 ans et quatre ont moins de 40 ans — , mais aussi l’atteinte de la parité homme/femme pour la première fois au Canada. N’est-ce pas bizarre qu’on ait attendu à 2015 pour enfin le réaliser?

Ce nouveau gouvernement fédéral marque aussi par ses sept ministres d’origine étrangère. Cette diversité est surtout incarnée par la nomination de Maryam Monsef, une ancienne réfugiée de l’Afghanistan, un pays musulman, comme ministre des Institutions démocratiques. C’est elle qui est responsable de revoir nos pratiques démocratiques.

Il y a aussi Jody Wilson-Raybould, membre de la Nation We Wai Kai, nommée responsable de la Justice et procureure générale du Canada.

Et puis, que dire de l’audace incarnée par la nomination de Harjit Singh Sajjan au ministère de la Défense? Un sikh arborant fièrement son turban au cœur de la lutte contre le terrorisme. Ce lieutenant-colonel est devenu en 2011 le premier militaire de religion sikhe à prendre les commandes d’un régiment au Canada.

Après cette cérémonie d’assermentation, la Tribune de la presse au parlement d’Ottawa a, enfin, renoué avec une tradition: une véritable conférence de presse. Un exercice démocratique presque banni par Stephen Harper. Avec le premier ministre sortant, l’information émanant d’Ottawa s’était tellement tarie que les journalistes ont fini par dénoncer publiquement le contrôle de l’information par le gouvernement conservateur pour manipuler l’opinion publique.

Enfin, même si la résidence du gouverneur général du Canada a toujours été ouverte au public, pour la première fois le grand public a été sur ses pelouses pour assister à l’événement d’assermentation du 23e premier ministre du Canada. Et Justin Trudeau ne s’est pas privé de prendre un véritable bain de foule au milieu de 3500 citoyens.

Quel contraste avec l’ère Harper!

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