Attentats à Paris: au nom de quoi?

La barbarie qui s’est abattue sur Paris est abjecte, car aucune cause, quelle qu’elle soit, même des plus nobles, des plus légitimes, ne peut justifier une telle boucherie à l’aveuglette.

Toutes les victimes civiles de la barbarie de Daech — l’acronyme arabe de l’État islamique en Irak et au Levant — sont importantes, que ce soit à Paris, en France, à Beyrouth, au Liban, à Charm el-Cheikh, en Égypte, à Kobané, dans ce qui reste de la Syrie ou à Mossoul, en Irak. Aucune souffrance ne peut expliquer un tel carnage perpétré contre d’innocents civils.

Et dire que j’ai passé une grande partie de jeudi et de vendredi dernier à suivre un colloque sur le terrorisme organisé par la chaire Raoul Dandurand à l’UQAM. Ironie du sort, le jour d’ouverture de ce colloque, un double attentat perpétré au sud de Beyrouth fait 44 morts et 239 blessés. L’après-midi même de sa clôture, la barbarie a déchiré Paris pour faucher la vie à plus de 120 victimes et en blesser des centaines grièvement.

Ce colloque a été une occasion de discuter avec d’éminents chercheurs et spécialistes qui vouent leurs vies à cerner le phénomène du terrorisme, loin de la démagogie et de la politique.

Les panels et les discussions se sont enchaînés pour comprendre le phénomène Daech : ses motivations géopolitiques et ses nouveaux soldats partout, mais aussi pour décortiquer les racines de la radicalisation religieuse dans ce chaos que sont devenus le Moyen-Orient et une partie de l’Afrique. Les panélistes ont aussi fait le bilan de la lutte contre le terrorisme, ont parlé des limites du renseignement, de la dimension humanitaire des migrants et ont discuté du rôle décisif du Canada dans cette lutte.

Le terrorisme djihadiste est un phénomène complexe. Il faut être vigilant pour espérer lui trouver des remèdes adéquats. La lutte risque d’être longue, meurtrière et exigera un doigté et une collaboration planétaire au-delà de tout populisme.

Il ne faut jamais perdre de vue que nous sommes tous concernés quelque soit notre couleur de peau, notre origine ou nos croyances, car chaque vie fauchée par l’obscurantisme nous touche de près ou de loin.

Au moment même des attentats meurtriers de Paris, j’étais dans l’auditorium plongé dans la réflexion quand mon cellulaire s’est affolé. Les mauvaises nouvelles entraient en rafale. Aussitôt, j’ai eu une pensée pour mes cousins, proches et amis français qui habitent Paris.

Dans l’angoisse, j’ai dû patienter jusqu’au samedi pour enfin parler aux miens au téléphone. J’ai ainsi appris que les vies de cinq connaissances d’un proche ont été fauchées injustement sur l’une des terrasses de restaurants qui ont subi un assaut meurtrier.

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