Réfugiés syriens: et si c’était vous?

La controverse qui ne cesse d’enfler au sujet des réfugiés syriens à de quoi faire désespérer le plus optimiste parmi les humanistes.

Ce n’est pas de la naïveté d’encourager la planète à ouvrir ses bras à des gens dans la détresse. Ce n’est pas parce que deux terroristes se sont faufilé au milieu de quelque huit cent mille réfugiés syriens qui ont rallié l’Europe qu’il faut sombrer dans la psychose.

On parle d’une possibilité de 0,00025% qu’un réfugié soit un faux. Hélas, on frôle l’unanimité pour narguer Daech, mais quand il est question de sauver ses victimes, on sombre dans le repli sur soi.

Avant d’être catapulté en enfer, les réfugiés syriens sont comme Monsieur et Madame-Tout-le-Monde partout sur notre planète qui se réveille le matin, prépare à manger à sa progéniture avant de la conduire à l’école pour enfin aller travailler.

Sauf que dans le cas de ces Syriens, du jour au lendemain, ils se sont trouvés malgré eux au milieu d’une guerre. Et ils subissent l’enfer sur terre depuis plus de quatre ans. Figurez-vous, il y a eu plus de trois cent mille morts syriens dans ce massacre horrible qui fauche les vies comme des mouches.

Ces réfugiés syriens sont d’abord victimes du régime de Bachar al-Assad qui aurait décimé presque le tiers des morts en Syrie depuis 2011. Ils sont aussi victimes des différentes factions terroristes qui s’épanouissent dans les guerres, les idéologies sectaires et la haine.

Les scènes d’horreurs du Bataclan et des différentes terrasses attaquées lâchement à Paris par les terroristes, les Syriens les subissent chaque jour, sept jours sur sept, depuis plus de 1500 jours. Une éternité macabre.

Ils sont ainsi quelque quatre millions de Syriens qui ont été obligés de quitter à la hâte leurs maisons. Leur pays. La majorité a trouvé refuge dans les pays limitrophes, comme la Turquie, le Liban et la Jordanie.

Or, la capacité de ces pays hôtes est largement dépassée. Pour cette raison, ces réfugiés se jettent à la méditerranéenne vers l’inconnu.

Dans les circonstances, un humain normalement constitué devrait au moins avoir la décence de se mettre dans la peau d’un Syrien avant de s’exprimer au sujet des réfugiés.

Imaginez-vous devoir ramasser votre vie dans un bagage à main. Toute votre vie. Imaginez-vous voir les vôtres se faire massacrer, sombrer dans la terreur ou se lancer dans une fuite sans lendemain. Imaginez-vous quitter votre passé, vos souvenirs, votre présent, la terre de vos aïeux, les vôtres, tout vers l’inconnu!

Malheureusement, l’humanité oublie facilement et l’histoire se répète. Quand les juifs fuyaient les nazis, la communauté internationale leur a fermé ses frontières de peur de recevoir des communistes juifs. C’était lors de la Conférence d’Évian de 1938. La honte n’a plus de fin!

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