Les huit enragés de Tarantino sont parmi nous!

Je n’avais pas encore eu la chance de voir son premier film indépendant, Reservoir Dogs, mais je me rappelle où, quand et avec qui j’ai vu Pulp Fiction, pour découvrir le cinéma de Quentin Tarantino.

Il y a presque 20 ans, sur un coup de tête, une amie et moi avions décidé d’aller nous taper un Tarantino, un cinéaste sorti de nulle part pour éblouir le septième art, faire couler tant d’encre et provoquer une controverse hallucinante avec son premier opus.

On a décidé de nous permettre les places les plus chères au balcon. En plus de ses sièges plus confortables que ceux de la fosse d’en bas, le premier étage offre une superbe vue plongeante dans ce cinéma d’époque, un lègue du colonisateur français sur ma planète d’origine.

La salle était presque vide en semaine, et c’était voulu pour voir le film dans les meilleures conditions loin du brouhaha habituel qui accompagne la diffusion d’une superproduction américaine, avec à la clé une tête d’affiche ressuscitée : John Travolta. Les déhanchements cultes de la star de «Saturday night fever» ont aussi marqué les esprits, même dans un pays musulman.

Ce jour-là, même si j’étais prêt à découvrir un film culte, mon incrédulité et ses émotions sont montés en moi au fur et à mesure que l’intrigue se dessinait sur le grand écran.

Que dire de cette manie de reculer la narration à l’improviste pour redécouvrir une même scène avec un détail sournoisement caché au cinéphile par le réalisateur? Que dire du jeu disjoncté de ses acteurs et de sa musique déterrée des classiques de la musique américaine? J’étais conquis.

Oui, la critique a mitraillé Quentin Tarantino parce qu’il avait fait un étalage d’une violence morbide. Le sang giclait de partout et coulait à flots. Qu’à cela ne tienne, j’ai assisté, comme des millions d’admirateurs, à la naissance d’un nouveau style de cinéma.

Depuis lors, j’ai vu et revu les sept premiers films du nouveau gourou du cinéma mondial.

La sortie du dernier Tarantino, «Les huit enragés», m’a régalé. Et je l’avoue, ce huis clos diablement orchestré m’a pris en haleine à force que la tension de l’intrigue montait. On le savait. À son paroxysme, la violence allait se déchaîner effroyablement.

Oui, certains critiques reprochent au huitième film de Tarantino son côté déjà-vu avec ses acteurs et succès musicaux ressuscités ainsi que ses rappels de scènes sous d’autres angles. N’empêche, les huit caractères des enragés de Tarantino incarnent non seulement des personnages clés de l’Amérique esclavagiste, mais aussi des personnages contemporains que nos télés d’information en continu couvrent à longueur de journée partout sur notre planète.

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