Québec solidaire : 10 ans déjà
Le 4 février 2006, l’Union des forces progressistes et Option citoyenne ont fusionné pour donner naissance à Québec solidaire (QS). 10 ans déjà!
Amir Khadir, l’une de ses figures de proue, a été élu dans le comté de Mercier lors de l’élection générale du 8 décembre 2008. Depuis lors, QS a fait entrer deux autres élues à l’Assemblée nationale du Québec : Françoise David dans Gouin et Manon Massé dans Sainte-Marie-Saint-Jacques.
Ses détracteurs péquistes voient en QS l’ennemi à abattre, car il divise le vote souverainiste et joue le jeu du parti libéral du Québec.
De l’autre côté du spectre, les libéraux voient en ses militants des gauchistes nébuleux et ne les prennent pas du tout au sérieux. Ils les ménagent même, car leur présence nuit aux péquistes.
Hélas, ce parti est encore vu comme un ovni par plusieurs électeurs. Pourtant, si on lui prête l’attention qu’il mérite, ce parti est une véritable bouffée d’air frais dans notre paysage politique sclérosé, où le PQ et le PLQ ont les mains liées.
Quoi qu’on dise, ce parti met le doigt sur le bobo, car, comme société, on ne pourra jamais nous en sortir sans tordre le bras aux banques et aux lobbys industriels, avec à leur tête les pharmaceutiques.
QS peut être cette force du changement. Il suffit de lire attentivement sa proposition concernant PharmaQuébec.
Je l’ai déjà écrit dans cette tribune. Dans son programme électoral, QS, s’engage en matière de santé à réduire le coût des médicaments de 2,3 G$ par la seule création de PharmaQuébec qui nous permettra des achats groupés de médicaments et la production publique de médicaments génériques.
Cette proposition ne sort pas du Livre rouge de Mao Zedong, ni d’une hallucination tordue de Staline. Si la Nouvelle-Zélande l’a fait avec son régime public de l’assurance médicament, pourquoi pas le Québec?
Plus encore, il y a plus d’un an, Marc-André Gagnon, professeur de l’Université Carleton à Ottawa, a confirmé que l’achat groupé des médicaments peut réduire de 3,3 G$ le coût de nos assurances médicaments au Québec, et cela, sans réduire le nombre de médicaments couverts. Pour le Canada, les économies seraient de plus de 11 G$.
QS est la seule formation politique à l’Assemblée nationale du Québec qui milite courageusement pour gouverner autrement, qui refuse le tout libéralisme comme horizon indépassable et qui refuse un gouvernement qui fonctionne comme un instrument de la machine de l’économique de marché et ses technostructures qui abolissent la souveraineté populaire.
Pour son 10e anniversaire, QS ne mérite pas le mépris d’une grande partie de notre électorat. Ce parti courageux mérite de la curiosité et encore plus!