Ça va mal à shop!

Depuis presque un an, on assiste à une série noire de fermetures d’usines, de lock-out et de délocalisation. Avec le vieillissement de la population et l’explosion des coûts de la santé et de l’énergie – le prix de l’essence a doublé en 10 ans, et ce n’est que le début de la flambée –, il faut être aveugle pour croire que l’État peut tout faire ou qu’un parti politique peut par magie nous sortir du bourbier.

Ça a commencé par un fleuron de l’industrie québécoise, dans le secteur pharmaceutique, avec la fermeture des laboratoires Johnson & John­son, Sanofi et Astra Zeneca, soit la perte de 360 postes hautement spécialisés. Puis il y a eu la fermeture de l’usine d’électroménagers Mabe – 740 ouvriers et cadres à la rue et déménagement au Mexique d’ici 2014 –; celle de Bell Helicopter Textron, qui a opté pour l’assemblage de son dernier hélicoptère commercial au Texas plutôt qu’à Mirabel; celle d’Aveos, qui a jeté bru­ta­lement à la rue 2 400 tra­­vailleurs sans aucun préavis pour exploiter des installations à moindres coûts au Salvador; celle de l’imprimeur Transcontinental, qui a fermé une usine à Montréal, éliminant ainsi 250 emplois; la fin des activités de la raffinerie Shell et la perte de 800 emplois; la fermeture d’Electrolux à l’Assomption et la disparition de ses 1 300 pos­tes d’ici 2014, des emplois qui seront transférés à Memphis, au Tennessee; la firme Technicolor de Mirabel qui a cessé ses activités et supprimé 130 postes; après trois mois sans travail, 600 employés de Papiers White Birch, à Québec, ont accepté des baisses de salaire de 10 %, une réduction des rentes de 30 % pour les retraités et de 55 % pour les travailleurs actifs; 700 travailleurs en lock-out chez Rio Tinto Alcan à Alma; l’entreprise américaine RockTenn, qui a fermé définitivement son usine de Matane, faisant perdre leur emploi à près de 150 personnes; la fermeture temporaire d’une des deux machines à papier journal de l’usine Kénogami; la scierie de Maniwaki qui suspend ses activités; Fiera qui supprime 35 postes chez Natcan; une usine de fabrication de filtres d’air, à Laval, qui réduit de 37 emplois ses effectifs de 160 personnes; Bombardier Aéronautique qui confirme l’expansion de son usine de Wichita, au Kansas – ce sont 450 emplois au cours des 7 à 10 prochaines années, etc.

Et puis, en terminant, faut-il vous rappeler que les compressions fédérales de 5,2 G$ annoncées dans les 67 ministères et organismes fédéraux seront accompagnées d’un gel des dépenses, après 2014?

Avec la mondialisation déloyale, notre dollar à parité avec le billet vert, le syndrome de la délocalisation et les investisseurs hésitants qui choisissent leur destination selon des critères purement monétaires pour s’adapter à la Chine et aux autres ateliers du monde, l’avenir s’assombrit pour notre modèle social-démocrate!

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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