La presse écrite aux abois!

Photo: Métro

À mon arrivée au Québec, le journal Métro a fêté sa première année d’existence. À l’époque, ce journal gratuit a été accueilli par la communauté journalistique comme le paria de la profession.

Les voix progressistes voyaient en la gratuité de ce journal la fin de la presse écrite. C’était l’époque où la lutte contre la convergence des médias atteignit son paroxysme.

Or, ce journal a été un compagnon utile pendant ma période d’installation dans ma nouvelle vie à Montréal. Il est aussi devenu, avec le temps, l’une des premières sources d’information du public sur l’île de Montréal.

Avec le recul, le journal Métro est considéré aujourd’hui comme un avant-gardiste dans son milieu. Ses créateurs ont eu une dizaine d’années d’avance sur toute la profession, car ils ont anticipé les effets de la déferlante du web et du numérique. Ils ont ainsi opté pour le modèle d’affaires d’un journal papier gratuit qui se finance grâce à la publicité, notamment sur le web.

Ceux-là mêmes qui critiquaient vertement la venue du journal Métro comme nouveau joueur de la presse écrite cherchent à l’imiter aujourd’hui.

Sinon, comment expliquer les virages du web et de la gratuité adoptés par La Presse? Gesca, le bras médiatique du géant Power Corporation, n’a-t-elle pas aussi largué le reste de ces quotidiens au Québec?

Parlez-en aux autres responsables de la presse écrite! Ils font des cauchemars les yeux ouverts, tous les instants de tous les jours de l’année, car les recettes générées par la publicité fondent comme neige au soleil. Le modèle d’affaires de la presse écrite a été malmené comme jamais cette dernière décennie. Sans l’argent des annonceurs, les journaux ont été asphyxiés. Avec des budgets de plus en plus dérisoires, les patrons des quotidiens ne cessent de se serrer la ceinture! Et ce n’est pas fini.

En effet, gratuite ou payante, sur papier ou sur le web, la presse écrite a entamé une autre traversée d’une nouvelle tempête gigantesque, surtout avec la multiplication des plateformes virtuelles où tout le monde peut s’improviser commentateur gratuitement!

Quel avenir attend cette presse? Des chefs de rédaction obsédés par les questions financières au prix de laminer malgré eux le quatrième pouvoir d’une démocratie? Une rédaction sans chef ni aucune structure qui veille sur la rigueur du métier? Les cloisons érigées entre les rédactions et les départements commerciaux pour garantir la rigueur journalistique finiront-elles par céder pour de bon?

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