Sam Hamad: trois fois ça casse!

Photo: Yves Provencher/Métro

Comme conséquence directe des récentes révélations de l’émission Enquête de Radio-Canada, le retrait temporaire de Sam Hamad du conseil des ministres est une bonne nouvelle. Mais est-ce assez pour réduire le dégoût du peuple envers le cynisme de nos politiciens?

En gros, selon une série de courriels obtenus par l’émission Enquête, le ministre Sam Hamad aurait été une source d’information stratégique et faisait avancer les dossiers de Marc-Yvan Côté au gouvernement. De son côté, Marc-Yvan Côté s’activait pour le financement politique de Sam Hamad.

Qu’on se le tienne pour dit, on ne dispose pas d’une preuve qui pourrait incriminer Sam Hamad pour conflit d’intérêts hors de tout doute raisonnable, mais Enquête a démontré assez d’éléments troublants qui laissent planer une réelle apparence de conflit d’intérêts qui enrage le public!

Et le peuple se farcit un tsunami d’apparence de conflit d’intérêts, presque en continu, depuis une dizaine d’années.

Tour à tour, on a eu droit à la commission Gomery sur le scandale des commandites qui a failli anéantir le Parti libéral du Canada, la commission Bastarache déclenchée suite à des allégations liant le processus de nomination des juges au financement du Parti libéral du Québec et la commission Charbonneau sur la collusion dans l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction.

Or, après ces interminables heures télévisées d’audiences publiques qui ont tenu en haleine la majorité des Québécois, presque aucune tête politique n’a roulé.

Oui, des carrières politiques ont été broyées et des maires longent les couloirs de notre justice dans des procès qui n’en finissent pas, mais l’électeur moyen n’arrive pas à admettre qu’aucun politicien haut placé n’a été mis derrière les barreaux.

On a l’impression que la corruption s’est faite avec des corrupteurs, mais sans corrompus! Le citoyen lambda finit par croire l’adage qui dit que lorsqu’un pauvre vole, il se retrouve en prison, mais quand c’est un riche qui vole, il devient ministre.

Les Québécois sont tannés d’être pris pour des valises qu’on remplit allègrement par des réponses toutes faites. Des inepties.

Juste après l’affaire Nathalie Normandeau, Sam Hamad ne peut donc plus s’en sortir avec la même sacro-sainte ligne de défense adoptée par tous les politiciens quand ils sont sujets à des allégations de conflit d’intérêts: le déni.

La révélation de l’émission Enquête n’est pas la première allégation de conflit d’intérêts à l’endroit de Sam Hamad. Une expression drôle tirée du timblr des meilleures expressions de feu Jean Lapierre résume cette citation: « Il y a une vieille sagesse qui a dit : une fois ça passe, deux fois ça lasse et trois fois ça casse. »

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