La droitisation extrême de l’Occident se confirme-t-elle?

Norbert Hofer candidate for Austria's Presidency informs the press in Vienna, Austria, Tuesday, May 24, 2016. (AP Photo/Ronald Zak) Photo: AP

L’Autriche est passée à un cheveu d’être le premier pays européen dirigé par un président issu de l’extrême droite, depuis la Seconde Guerre mondiale! Mais ce n’est que partie remise.

L’Union européenne a retenu son souffle cette dernière fin de semaine alors que les Autrichiens sont allés aux urnes pour se choisir un nouveau président. Les sondeurs prévoyaient alors la possibilité d’une victoire du candidat de l’extrême droite, Norbert Hofer.

En effet, lors du premier tour d’avril dernier, Norbert Hofer est arrivé en tête avec 35% des suffrages, loin du candidat soutenu par les écologistes, Van der Bellen, crédité de 21% des suffrages. Dans la foulée, les candidats de la coalition sortante formée du Parti social-démocrate et du Parti du peuple ont mordu la poussière.

Au second tour, Van der Bellen (50,3%) a fini par gagner in extremis devant Norbert Hofe (49,7%) avec un mince écart de 31 000 voix!

En 2012, cette tendance de la montée en puissance de l’extrême droite a commencé à se prononcer lors de la présidentielle en France. Il y a quatre ans, même amoché par le pouvoir, Nicolas Sarkozy a failli créer la surprise face à un François Hollande largement en avance dans les sondages.

Or, le candidat Sarkozy a raflé 48,36% des suffrages avec un programme digne de l’extrême droite. Un discours qui a fait l’éloge des peurs, des craintes, de la stigmatisation des immigrants et de la haine qui divisent!

Ironie du sort, dans un réflexe de survie, même la gauche au pouvoir en France puise certaines de ses politiques dans la caisse à outils de l’extrême droite, comme dans le cas du projet de loi avorté sur la déchéance de nationalité.

En effet, dans une Europe ravagée par la crise économique, à part l’Allemagne qui tire son épingle du jeu, le reste du Vieux Continent est tourmenté. L’étranger y est devenu le bouc émissaire.

Dans les circonstances, les thèmes de l’identité, de l’islamophobie, de l’hostilité vis-à-vis des réfugiés et de l’euroscepticisme n’arrêtent plus de gagner en popularité. D’autant plus, la gauche peine à convaincre les laissés pour compte. Ses alliés naturels sont de plus en plus attirés par le discours de l’extrême droite.

Nos voisins américains semblent eux aussi touchés par cette peur d’un monde qui devient de plus en plus un village. L’avènement du phénomène Donald Trump le confirme. La mode est à la peur de l’étranger, des musulmans et à l’érection des murs aux frontières.
La première victoire de l’extrême droite en Occident sera-t-elle concrétisée avec l’élection du prochain 45e président des États-Unis d’Amérique?

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