Le décor ne fait pas le moine

Bonne année 2014. Puis, le jour de l’an? Cette année, j’ai passé le jour de l’an chez nous, un peu malade, à tenir compagnie à ma blonde beaucoup malade. On s’est fait un buffet improvisé de restants, et le décompte avec ma famille via Skype. J’ai même joué aux cartes avec eux. Vive la technologie. Autre première fois, cette année, j’ai jamais été aussi peu excité à l’arrivée de Ciné-cadeau. M’en sacrait un peu, même. Tsé, un moment donné, Astérix chez les Bretons… tu l’as vu. L’enfant n’est pas mort, mais j’pense qu’il a renouvelé sa nostalgie, l’a approfondie.
Pendant les vacances, entre deux vidéos de compilations de monde qui se pètent la yeule, j’ai regardé beaucoup d’entrevues table-ronde du Hollywood Reporter sur YouTube. Acteurs, auteurs, réalisateurs, tous parmi les plus connus, parlent ensemble de leur sphère de métier pendant une heure; du plan professionnel, mais aussi personnel. Vraiment intéressant. David O. Russell, réalisateur d’American Hustle, a abordé la p’tite crise identitaire qu’il a traversée à ses 40 ans. Il avait réalisé qu’il était plus lui-même lorsqu’il avait 17 ans qu’à 40 ans. Ce qu’il ne trouvait pas normal. Donc, il a fait des changements dans sa vie. Après il a parlé de son film, mais j’ai été distrait par une vidéo de fille en bikini qui manque son back flip.

C’est tellement commun comme crise. Ce fameux personnage dans Amélie Poulain qui retrouve sa boîte à souvenirs, et par la bande, lui-même. Combien de films du temps des Fêtes ont un personnage qui retourne dans sa famille pour la première fois depuis des années, et qui retrouve ses racines dans un ex du secondaire ou dans un vieux gant de baseball pété? D’autres, moins chanceux, ne se retrouvent jamais. Citizen Kane, coté meilleur film de tous les temps pour plus de 50 ans, tourne autour de ce thème. L’homme d’affaires ambitieux qui, à la fin de sa vie, n’a de pensées que pour son vieux traîneau, son jeune lui.

C’est foutrement pas toujours aussi dramatique et profond comme crise. Y a du monde qui s’écartent, mais juste un peu. Ils enlèvent leur piercing de nez pendant six mois pour un chum ou une blonde coincé, cassent, puis remettent leur piercing en se jurant ne plus jamais se refaire influencer. Ce sera ça, leur crise identitaire. Merci bonsoir.

Perso, c’était un peu plus compliqué que ça. Je sais exactement de quoi parlait David O. Russell. On prend pour acquis qu’on est nous, que tout va bien. On reste nostalgique des mêmes émissions, groupes, films, donc on ne peut pas s’être égaré. Mais c’est une nostalgie illusoire, c’est le décor. La chambre à coucher n’a pas changé, mais le kid dedans, oui.
Je ne sais pas vous êtes rendu où dans votre vie, si vous êtes dans Amélie Poulain, une comédie romantique de Noël, Citizen Kane, le nez fraîchement repercé, à l’apogée de votre vie, comblé de partout. Peu importe, je vous souhaite une bonne année remplie de patentes qui vous parlent dans les tripes. En passant, c’est Les 12 travaux mon préféré.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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