L’avoir dins dents

C’est quand la dernière fois que tu l’as eu dins dents? Tsé, quand t’avances, que tu tiens pour acquis ce que t’as, ce que t’es, ce que tu vois, que tu penses contrôler ton environnement et là, POW! Tu te retrouves le cul dans la bouette, trois dents à terre, un p’tit gros avec un fudge qui rit de toi, un goût de sang et de leçon dans bouche.

Perso, une chance que j’ai plus de dents dans la tête que j’en ai dans la bouche. Parce que j’en ai mangé des coups, j’en ai perdu des dents. Perdre confiance en soi, faire une crise d’angoisse un moment donné, faire une dépression, ce sont des «dents» que j’ai perdues pour avoir pensé que j’étais invincible. Bah non, je ne le suis pas. Je me suis relevé, mais le p’tit gros rit encore. Le p’tit tab… un jour y va rester pogné dans une glissade d’eau. Trop mangé de fudges. Dins dents!

Y a pas longtemps, le Parti québécois l’a eu dins dents. Avant eux, ça été le Parti libéral. Ils tenaient nos votes pour acquis, les deux se sont retrouvés le cul dans la bouette. Mais en politique, autant du côté du gouvernement que du peuple, on dirait qu’il y a une réserve infinie de «dents». Peu importe la quantité qui tombe, on n’apprend jamais. On doit aimer ça, le goût du fluor.

Faire erreur sur la personne aussi ça peut fesser. Ce sont des belles taloches. Quand ça m’arrive, je souris toujours fièrement, petit trou noir et coulisse de sang bien en vue. Même sourire, sans les blessures, quand quelqu’un m’avoue s’être trompé à mon sujet. Si y a bien un coup dins dents qu’on peut prendre relax et comprendre, c’est bien celui du mauvais jugement sur quelqu’un. C’est pas ben grave, pis en plus, tu viens souvent de te faire un nouvel ami. Y a des taloches qui font plus mal que ça.

Peu importe le coup ou la dent, faut que ça fasse ouche. C’est pas tant la perte de dents que la douleur jusque dans les rotules qui fait allumer. Le truc qui est cool, c’est que quand t’allumes, c’est comme quand t’es p’tit, t’as un cadeau pour tes dents perdues. Toutes les fois où je l’ai eu dins dents, postdouleur, et surtout, postallumage, j’ai toujours eu du bon. Où je m’en vais avec cette chronique? Nulle part. Je l’ai juste eu dins dents récemment et j’avais le goût d’élaborer sur le sujet. Levons nos p’tits verres en carton rince-bouche pour toutes ces dents perdues, et le bon qui s’en suit.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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