Être son propre boss

J’écris cette chronique à table d’un café, fait beau, fait chaud. Ça se peut qu’un moment donné j’aille manger une crème glacée, et que je finisse ma chronique plus tard. J’fais ce que je veux, j’suis mon propre boss.

Aux yeux de l’employé en moi, je suis le meilleur boss. Je suis full relax, compréhensif, donne souvent des pauses, des congés, repousse sept fois les deadlines, permet le nanane X avant la fin de la job. Pour ces mêmes raisons, aux yeux de l’actionnaire en moi, je suis le pire boss. Bah, au moins je le sais.

Le plus dur c’est de gérer son temps de travail. Toutes les raisons sont bonnes pour ne pas commencer la job. «Je vais regarder les nouvelles du matin et commencer ensuite… après les nouvelles…faut je déjeune….y’a juste un fond de céréales dans boîte… je vais commencer après dîner, je veux pas travailler le ventre vide…après dîner… y’est rendu 13 h 15… je suis trop bourré…je vais aller faire une sieste… je travaillerai après… shit…15h!… j’ai trop dormi… je vais faire du lavage le temps que je me réveille…bon rendu 16 h 13… bah… je vais commencer à 16 h 30, c’est un chiffre rond…16 h 32… shit j’ai manqué mon cue… peux pas commencer de travailler à et 32… c’est laid… fuck that… je travaillerai demain.»

Ça c’était avant. Je suis pas mal moins pire. Mais fut un temps… Je me levais, première chose que je faisais c’était de me parquer devant un écran x. Télé, jeux vidéo, ou porn… après essaie d’avoir le cerveau clair et alerte pour travailler. C’est comme manger un baril de poulet KFC avant de baiser. Ça se peut que le projet soit cancellé, puis que tu finisses juste en cuiller à détester ton choix et ta vie.

Mais outre ces petits conflits intérieurs, être son propre boss, c’est vraiment cool. La meilleure raison est la liberté. Je ne pourrais pas passer ma vie avec une job 9 à 5, avoir 4 semaines de vacances par année et être obligé de les prendre entre telle et telle semaine. Ça et la prison… pour moi c’est pareil. O.K., j’exagère. Y’a personne qui me fixe du regard dans la douche, mais vous aurez compris.

Ces temps-ci je croise plusieurs personnes qui sont en train de faire le switch dans leur vie. Ils ont goûté à la stabilité, à la job safe, au revenu fixe, mais se sentent mourir à petit feu, et choisissent de faire le grand saut.

J’ai fait plusieurs grands sauts dans ma courte vie, à chaque fois il y a un filet, 4 clowns pompiers avec un drap, une piscine de jello, un bac de cubes en mousses, bref, quelque chose pour m’attraper.

Si t’es sur le bord de la falaise, je t’encourage à sauter les yeux fermés. Le pire qui puisse arriver, c’est que rendu dans le drap, les clowns pompiers te servent des nouilles ramen pendant un bout. Big deal.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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