Taper sur des yeules

McDo à la fermeture des bars. Lieu mythique où les créatures nocturnes remplies d’alcool se retrouvent. J’y étais avec des amis y a quelques jours, on a été témoins d’une scène typique. Une guerre de coqs avec des poules qui crient autour. Y ont gâché mon double cheese.

Je sais pas pourquoi, faut toujours que j’observe ces situations. Y a une partie en moi qui «checke» pour être sûr que c’est une bataille fair, puis une autre partie en moi qui aime juste le feeling, sentir la vibe qui se promène. C’est comme un poumon qui inspire et expire, mais de la testostérone et du mauvais jugement. Ça se crie après… se calme… se crie après plus fort… se calme… se crie et se pousse… se calme… se tape sur la yeule… se fait séparer… se calme… s’éloigne un peu… y en a un dont l’orgueil «poppe» à retardement, fait demi-tour, et là ça part pour vrai, parce que les amis qui calmaient le jeu eux aussi sont rendus dans le tas. Puis là tout le monde se tape sur la yeule. C’est pas mal tout le temps ça le patern.

Ça m’a toujours fasciné. Surtout quand tu sens que le ou les gars veulent «impressionner» les filles autour. Tu penses qu’une fille va te sauter dessus? «Esti Dave!! Y tape tellement fort!! J’veux qu’il soit le père de mes enfants!!» En fait, oui, ça se peut qu’une fille trouve ça hot. Mais le couple va durer six mois, puis ça va finir avec une engueulade où elle va lui lancer son 4 L de protéines par la fenêtre, et lui va la traiter de folle et demander qu’elle lui redonne sa sacoche qu’il lui a achetée chez Aldo.

Les gars sont pas les seuls à manquer de jugement dans ces situations-là, les filles qui accompagnent la meute donnent rarement leur place : «Esti t’es con!! Décrisse!! Man… pour qui tu te prends!! P’tite graine!!» C’est facile, baver, dans vie, quand tu sais qu’y a pas une taloche qui s’en vient. Les gars, on connaît les limites et on assume que passé un certain point, on se magasine une tape sur la yeule, puis on décide rendu là : «Fuck it, ça vaux pas la peine» ou «Fuck it, au pire j’me bats». Y a des shots que j’aurais pu manger dans ma vie, qu’après coup j’aurais dit : «Ouin, j’la méritais un peu, je suis allé trop loin.» Mais dans des guerres de coqs, les filles autour qui insultent, «bitchent», crinquent l’orgueil des gars, le font du haut d’une tour faite de pierres et de «On touche pas à une fille». Bref, elles mettent du gaz sur un feu dont elles subissent rarement les brûlures. Not cool.

C’est décidé, maintenant, passé 1 h du matin, je prends juste des commandes à l’auto. Déjà que mon ventre aime jamais ma décision, je vais au moins laisser mes papilles vivre le moment sans entendre des «Laisse faire ça, l’gros!! C’est pas l’temps de te blesser!! C’est nos demi-finales d’ultimate frisbee demain!!»

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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