Combat UFC contre le sommeil

Travailler brûlé. C’est ce que je fais en ce moment. En six ans, j’ai jamais écrit une chronique écrasé par autant de fatigue. J’ai les idées embrouillées comme si y avait un cil dans mon esprit. J’ai la concentration aussi fragile que Rob Ford devant un cupcake au crack. Mais, the show most go on! Travailler brûlé, aller en classe brûlé, c’est assez commun, je ne ferai pas pitié ici certain. Mais cet état me rappelle tous ces moments de combat extrême contre le sommeil, soit à la job, soit à l’école. Jamais très très plaisant.

Comme au cégep quand j’animais un bar karaoké tous les jeudis, vendredis et samedis soir jusqu’à 3 h, et en plus, j’animais des fêtes pour enfants les samedis et dimanches matin. Ça faisait en sorte qu’arrivé à mon cours du lundi matin je disais à mon prof : «Prends-le pas personnel, mais ça se peut que je dorme dans ton cours.» Et j’allais dans le fond me coucher avec mon hoodie en boule comme oreiller. J’étais rendu un maître pour dormir au cégep, j’avais tous mes p’tits coins. Le meilleur spot, c’était les cubicules à la bibliothèque. Porte fermée, seul, silence. J’étais pas un connard, je ne prenais pas la place si dehors y avait une équipe de quatre qui avaient besoin de la place pour préparer leur exposé oral sur Platon.

Être capable de fonctionner sur l’adrénaline, c’est une façon de surmonter le mur de la fatigue. Mais plus tu vieillis, plus les temps d’adrénaline sont courts et plus le temps de récupération est long. Et veux-tu ben m’expliquer l’injustice du sommeil? Tu peux accumuler des heures et des heures de non-sommeil, une belle fatigue accumulée qui peut te prendre des jours à t’remettre. Mais, accumuler des heures de repos? Non. Si tu dors trois nuits de quatre heures en ligne, et que la prochaine t’en dors une de huit heures, tu vas le sentir en masse le manque de sommeil des derniers jours, malgré ta dernière bonne nuit. Elle ne sera pas assez. Si tu dors trois nuits de huit heures en ligne, et que la prochaine nuit t’en dors juste quatre… c’est comme si t’avais jamais dormi huit heures de ta vie. Ça ne s’accumule pas, du sommeil!!

Quand tu combats le sommeil, tout devient irritant. Quelqu’un qui te dit bonjour avec un sourire, t’as le goût de le «puncher» dans face avec une tasse de café pétée. Tu as des pensées obsessives sur ton lit où tu te vois t’effondrer dans les couvertes défaites. Très important que les couvertes soient toutes croches. Un vrai bon effondrement en règle doit se faire dans un lit en chaos. Si tu dois tasser des coussins, déplier des couvertes, avoir les pieds écrasés par le drap trop rentré serré sous le matelas… c’est un échec. Un effondrement en règle, c’est toi, tes draps, ta couverte et tes oreillers qui s’entremêlent comme une fougère autour d’un Slinky.

Tiens, c’est exactement ce que je vais faire. : «Ah l’enfoiré!!» Oui madame.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.