Le luxe d’attendre

Ma sœur en est à son quatrième. Trois filles, un gars. Parrain d’une, oncle taquin de tous. Je suis à zéro.

J’ai 31 ans. Fut un temps, quand un homme arrivait à 31 ans, il avait 7 enfants, était marié depuis 12 ans, avait fait la guerre, pêché en haute mer et tué un ours à mains nues. En moyenne aujourd’hui les hommes de 31 ans ont… un compte Facebook, un compte Twitter, un Xbox ou une PlayStation, une fuck friend, des dettes, une job semi-passionnante, puis une guit poussiéreuse. Même scénario pour nos comparses féminines.

Le portrait est passé des Belles Histoires des pays d’en haut à Sex in the City. La différence est que nous, les hommes, on a quelque chose de précieux que les femmes n’ont pas, ou moins. Du temps.
Je ne sais pas comment serait ma vie si j’avais un deadline aussi court pour avoir une progéniture. Si on me disait : «Ouin, ben techniquement, si tu veux des enfants, faudrait ça se fasse dans les quatre, cinq  prochaines années, après c’est pas super bon… y a des risques.» Si j’avais un deadline de quatre ans pour avoir des enfants, je serais peut-être dans une relation semi-correcte juste parce que, ben… j’aurais un fuckin deadline dans quatre ans. Scénario que plusieurs dames connaissent. : «Bon, y est pas violent, y a une bonne job, y sait lire et écrire… pis bon, son nez est pas siiiii croche… y embrasse bien au moins.»

Comme bien du monde, je fonctionne mieux la veille d’un deadline, la job se fait bien, j’suis plus focus. Mais un deadline d’enfant? Me semble que ça me rendrait moins focus, plus stressé, déchiré, inquiet; ça entacherait les autres domaines de ma vie. Bref, ça serait chiant. Claude Dubois est l’exemple que, le deadline, pour les hommes… y est plus loin. On peut refaire sa vie. On a le droit à l’erreur, d’essayer, de se tromper. Les filles doivent tomber pile rapidement. C’est franchement chiant. Si tu m’avais dit en début de carrière : «T’as une chance. Un gala Juste pour rire. Si tu scores pas, ta carrière est finie.» Mais qu’à côté, des humoristes pourraient s’y  prendre à quatre, cinq fois avant d’avoir leur moment de consécration… je serais en tabarnak!

Évidemment, le deadline concerne celles qui en veulent, des enfants. Un paquet n’en veut pas. Que ce soit parce que l’appel est pas là, qu’elles ont des projets de vie qui ne concordent pas, que l’idée d’avoir un être qui pousse dans leur ventre, ça les effraie ( y en a, j’en connais). J’accuse Alien.  Bref, elles sont plus lousses.  Mais les autres… l’horloge fait tic-tac.

Bref, mesdames, je sympathise. Je suis plus que conscient du luxe que j’ai. Si jamais on se croise et que ça n’aboutit pas… c’est pas que j’ai peur de m’engager. C’est juste que… j’ai le temps d’y penser. Peut-être trop de temps.

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