Jean Charest, ce magicien

Est-ce que j’ai bien compris? Jean Charest n’a plus le droit de s’asseoir à l’Assemblée nationale tant qu’il ne condamne pas la violence et les injures policières?

C’est pas ça, sa règle du jeu? J’aime des règles claires et respectées. Surtout par celui qui les impose. C’est une vraie farce tout ça. Un vrai cirque. Jean Charest est un fin manipulateur. Des vendeurs de chars et des Don Juan ont cette qualité, ça ne fait pas d’eux des têtes fortes dignes de diriger une nation. Jean Charest est un de ces magiciens de la parole. Il transforme ta question en lapin. Et pendant que tu dis : «Aye! Y a pas répondu!», le lapin qu’il vient de te donner te chie dans la main.

Puis lui, il rit. En dedans. Pas en dehors. En dehors, il joue son rôle de mâle dominant du peuple en contrôle qui endort à coups de «calmez-vous, tout est beau, je vous respecte.» Mais on l’a vu dernièrement sous son chapeau haut, le vrai Jean Charest, l’arrogant, le méprisant. Presque une minute en direct sans montage, mais qui est «mal citée». Bravo. Transformer 49 secondes de direct en «mal cité», c’est de la grande magie. Est-ce que tu fais des fêtes d’enfants, Jean? Ma nièce aimerait ça t’avoir à sa fête.

Imaginez si Gabriel Nadeau-Dubois avait dit devant une assemblée : «Bon, on va aller parler aux ministres, même si à leur âge, ils sont un peu sourds (rires complices dans la salle). De toute façon, dans pas long, ils vont être à la retraite, on va couper leur pension, puis les envoyer dans le Nord, autant que possible.» (rires euphoriques dans la salle)  Scandale!!! Ça passerait en boucle aux nouvelles. Jean Charest exigerait la démission de GND sur-le-champ.

C’est quand on commence à bouger qu’on se rend compte des chaînes à nos chevilles. Depuis des mois, dans plusieurs dossiers, le Québec découvre ses chaînes. Les étudiants sont ceux qui paient le plus cher le prix de cet éveil. Quelques brebis dorment un peu encore. «Pauvres victimes! Aux States, la police tape pas mal plus fort!» Excellent. Donc, si on se croise, je te colle une droite puis je te dis : «Chut! Tyson aurait frappé plus fort. Va saigner plus loin, tu me déranges.»

Ça devient fatigant, la naïveté de jeune fille de 17 ans. «Ah ouin, paraît que c’est un salaud, mais avec moi il va être correct, parce que je suis tellement fantastique.» Puis boum, le salaud fait sa job de salaud, et la jeune fille se réveille en pleurs.

Le gouvernement libéral a agi en salaud dans tous les dossiers chauds des derniers mois. Ceux qui pensent que rendu à leur cause à eux, Charest va venir leur serrer la main avec un grand sourire complice, vont plutôt se réveiller avec des bleus sur les mollets et des crottes de lapin dans les mains.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.  

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