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Consommer par idéologie

Photo: Métro

On peut lire dans le Bottin statistique de l’alimentation publié par le MAPAQ en 2013, que la part de l’alimentation (aliments et boissons) dans les dépenses totales des ménages québécois s’élève à 13%, ce qui est plus que la moyenne canadienne (12%).

Pour ma part, mon ménage consacre mensuellement environ 25% de ses revenus à l’alimentation (épicerie, resto, café, etc.). C’est la conclusion à laquelle je suis arrivée au cours d’une séance de planification budgétaire.

Ça nous place à peu près au niveau de la moyenne indienne. Les Indiens consacrant 26,3% de leurs dépenses totales à l’alimentation. C’est énorme 25%, c’est 12% de plus que la moyenne québécoise… Nous mangeons carrément au-dessus de nos moyens, me suis-je dit alors.

Pourtant, on mange peu au resto, on cuisine la majorité de nos repas et on se fait des lunchs à tous les jours.

Mais voilà, la viande élevée éthiquement, les poissons issus de la pêche durable, les paniers Lufa remplis d’aliments locaux, le bio, l’artisanal… ça finit par paraître sur la facture d’épicerie. C’est ce que nous avons choisi, de ne pas se priver en terme de qualité au profit de la quantité et des bas prix. Un peu snob de la carotte la madame!

L’idéologie plutôt que l’économie. C’est un luxe qu’on a décidé de s’offrir, croit-on, pour notre santé, celle de notre planète et par éthique personnelle.

Un choix qui est loin d’être partagé par tous, j’en conviens.

Mais détrompez-vous, ce n’est pas un reproche à ceux qui consomment autrement, loin de là. Je cultive aussi ma part de paradoxes! Je ne suis pas à 100% dans la rectitude. J’achète des chips et des biscuits, comme tout le monde et je suis loin d’acheter 100% bio. On va au St-Hubert et au McDonald’s à l’occasion. Et bien honnêtement, j’ai des semaines plus «idéologiques» que d’autres, mais nous ne sommes pas dans le dogmatisme non plus, rassurez-vous! Grosso modo, j’ai de la difficulté à me résoudre à dépenser «à la légère»: le moins cher possible, quoi que cela en coûte finalement, au bout de la ligne…

Je me sens coupable de manger des œufs de poule qui passent leur vie dans un espace guère plus grand qu’une feuille de papier 8×11 et que l’on tue après un an de service sans qu’elle n’ait jamais vu la lumière du jour.

Je ne peux me résoudre à donner de la charcuterie à ma fille, même si, avouons-le, ce serait clairement un succès. Ça goûte si bon!

Les grosses crevettes pas chères du Costco, venues d’élevages asiatiques où l’on exploite les travailleurs… je ne peux pas acheter ça. Les grosses fraises hivernales de la Californie pleines de bromure de méthyle ne trouvent pas leur place dans mon panier, même si elles sont à 2$ le casseau.

SauverLaPlaneteEn lisant l’ouvrage de Bernard Lavallée, publié ces jours-ci, Sauver la planète une bouchée à la fois, je me suis vraiment retrouvée. [J’en parle ici.]

Mais contrairement à ce que j’avance, le nutritionniste ne croit par qu’il coûte plus cher de consommer «responsable», pour reprendre son expression. Puisque les trucs et les conseils qu’il propose sont de manger moins de viande (qui coûte très chère), plus de protéines végétales (moins onéreuses), de cuisiner (certes plus économique que le prêt-à-manger) et de moins gaspiller.

Dans le cas de «mon ménage», nos choix de consommation se traduisent par une facture d’épicerie plus élevée, mais nous sommes aussi dans un contexte où nous travaillons tous les deux (manque de temps) et que, parfois, la facilité (traiteur bio et prêt-à-manger «haut de gamme») trouve sa place dans notre panier lors des soirées pressées.

Quoi qu’il en soit, que ce soit par conviction environnementale ou par soucis de santé, son ouvrage est à lire et à feuilleter souvent. Une panoplie de bons trucs à appliquer au gré de son désir.

 

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