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L’avenir appartient aux formations courtes

Girl Using Digital Tablet In Computer Class Sitting Down Concentrating Photo: Getty Images

J’aimerais bien, comme tout le monde, que les études demeurent un bon investissement à long terme. Mais ce ne sera plus le cas!

Il y a maintenant 25 ans que je lis tout ce qui me tombe sous la main à propos de la formation, de l’emploi et des liens qui existent entre eux.

Répondre aux questions qui suivent est devenu ma hantise : Que pouvons-nous faire pour assurer la meilleure adéquation possible entre le système scolaire et le marché du travail? Pouvons-nous éviter que les jeunes investissent des années de leur vie dans une formation dont les débouchés sont incertains? Est-il possible d’assurer à tous un bon départ dans la vie, afin qu’ils jouissent d’un revenu décent qui leur permettra de fonder une famille, sans vivre dans la précarité? Si vous lisez cette chronique régulièrement, vous savez qu’il s’agit là de sujets que j’aborde fréquemment.

Durant les années 1950 et 1960, répondre à ces questions semblait très simple. La demande de travailleurs était forte et presque tous pouvaient se trouver un emploi à un salaire permettant de prendre soin d’une famille. Évidemment, plus un travailleur était scolarisé, meilleurs étaient ses revenus et la qualité de son emploi. Les études représentaient alors un bon investissement à long terme, car un diplômé pouvait gagner deux ou trois fois plus qu’un travailleur non spécialisé durant sa carrière. Il pouvait aussi compter sur des augmentations de salaire régulières et le chômage ne le privait que rarement de revenus.

Encore aujourd’hui, lorsque certains vous proposent «d’investir dans vos études», c’est qu’ils croient ou, du moins, espèrent qu’elles vous offriront à vous aussi, un bon retour sur votre investissement, comme durant ces belles années. Malheureusement, de plus en plus de diplômés ont des emplois mal rémunérés pour lesquels ils sont surqualifiés. Ils travaillent souvent à temps partiel ou à forfait, le tout entrecoupé de périodes plus ou moins longues de chômage. Ainsi, investir dans un diplôme n’est plus aussi rentable aujourd’hui que dans les années 1960.

Il y a encore pire. Dans un rapport tout récent sur l’employabilité, l’OCDE a remarqué que les compétences recherchées sur le marché du travail changent dans tous les pays, à cause de l’introduction des technologies et de la réorganisation du travail.

Donc, les compétences que vous avez acquises durant vos études pourraient tout simplement cesser d’être recherchées dans quelques années seulement. Le diplôme n’offrirait alors plus de retour sur l’investissement à long terme, seulement à court ou à très court terme, durant la période où vos compétences seraient encore demandées.

Serons-nous bientôt condamnés à constamment changer notre profil de compétences pour trouver un nouvel emploi? Probablement, mais espérons alors qu’au lieu de formations et de diplômes s’étalant sur des années, nous pourrons acquérir rapidement les nouvelles compétences dont nous aurons besoin, car l’avenir appartient aux formations courtes.

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