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Les étudiants étrangers, une manne!

Montreal, Quebec skyscrapers reflecting sunrise in panoramic view of downtown Place du Canada, covered in snow Photo: Getty Images/iStockphoto

Bonne nouvelle, Montréal est la meilleure ville au monde pour les étudiants étrangers. C’est ce qui ressort du dernier classement QS Best Student Cities.

Chaque année depuis cinq ans, cette organisation internationale classe 100 villes comptant au moins deux établissements universitaires selon cinq critères, soit la qualité des établissements, le coût de la vie pendant les études, la diversité culturelle de la population étudiante, les attraits de la ville et les possibilités d’emploi après l’obtention d’un diplôme. Montréal est passée du sixième au premier rang de ce classement rendu public la semaine dernière, à la grande joie du maire Denis Coderre et de la ministre de l’Enseignement supérieur, Hélène David.

Voilà qui est très joli, me direz-vous, mais qu’est-ce que cela change au juste? Tout d’abord, il faut savoir que les grandes villes universitaires sont engagées depuis plusieurs années dans une compétition intense pour attirer les étudiants étrangers, et ce, pour des raisons économiques.

Comme on le sait, Québec soutient ses propres étudiants universitaires en versant aux établissements  d’enseignement une subvention pour chaque jeune inscrit à un programme d’études. Cependant, aucune subvention n’est versée pour les étudiants étrangers et ils doivent donc assumer une facture assez salée. Par exemple, à l’Université de Montréal, alors que les droits de scolarité pour les jeunes Québécois sont de 77,60 $ pour chaque crédit d’étude de niveau bac, ils peuvent atteindre 700 $ pour les étudiants provenant d’un autre pays. Rappelons qu’un semestre normal d’études compte 15 crédits (5 cours de 3 crédits chacun).

Or, dans toutes les provinces canadiennes, comme ailleurs dans le monde, le niveau de financement public des universités a diminué au cours des années. Pour combler leur manque à gagner, toutes les universités cherchent donc à attirer un plus grand nombre d’étudiants étrangers et les droits de scolarité élevés qu’ils acquittent.

Les bénéfices liés à l’accueil des étudiants étrangers ne s’arrêtent pas là! Selon un récent rapport d’Affaires Mondiales Canada, les étudiants étrangers et leurs proches ont injecté, en 2014, plus de 11G$ dans l’économie canadienne. Cela équivaut à la création de quelque 104 000 emplois à temps plein. Montréal recevait alors moins d’étudiants étrangers que les autres villes universitaires du Canada, de telle sorte que seulement 11,4 % de cette somme était ajoutée au PIB du Québec.

Finalement, Québec a investi l’année dernière 1,6 M$ afin de tripler le nombre d’étudiants étrangers qui demeurent au Québec après avoir obtenu leur diplôme plutôt que de retourner chez eux ou d’immigrer dans un autre pays. En effet, leur intégration est plus facile que celle de l’immigrant traditionnel, car ils connaissent déjà bien la société québécoise. Québec désire les choisir en fonction des pénuries de main-d’œuvre dans des secteurs-clés, celui du jeu vidéo par exemple, ce qui permettrait de les intégrer rapidement à notre économie.

Il y a donc de bonnes raisons de se réjouir du nouveau classement QS, car les bénéfices liés aux étudiants étrangers sont réels, bien que méconnus. Espérons qu’il suscite beaucoup de nouvelles inscriptions de l’étranger.

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