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Femmes, nouveaux obstacles à l’emploi!

Big problem, Business problems and conquering adversity concept Photo: Getty Images/iStockphoto

Les femmes ont fait des avancées majeures au cours des dernières années, mais continuent à affronter de grands obstacles. Aujourd’hui, le 8 mars, c’est la Journée internationale des femmes; une belle occasion de dresser le bilan de la situation des femmes dans le monde de l’éducation et de l’emploi au Québec.

Comme on le sait, les femmes sont maintenant majoritaires à l’université, qui a longtemps été occupée presque exclusivement par les hommes. On les trouve entre autres dans les programmes de la santé et les domaines de l’administration et du droit. Leur plus grande scolarisation s’est traduite par une présence accrue sur le marché de l’emploi; 76 % des femmes y sont aujourd’hui actives, 30 % de plus qu’en 1976. Leurs revenus ont suivi, augmentant de 62 % au cours des 20 dernières années.

Mais tout n’est pas rose pour ces dames. Ainsi, malgré qu’elles occupent souvent des emplois qualifiés, leur revenu hebdomadaire moyen demeure inférieur à celui des hommes, soit 735 $ contre 922 $. Elles ont plus de difficulté à se maintenir en emploi, car elles assument une partie importante des responsabilités domestiques (soin des enfants, des personnes âgées, etc.). Finalement, elles restent minoritaires dans bien des programmes de formation prometteurs, particulièrement le génie et les autres sciences appliquées.

Entre l’âge de cinq et sept ans, les filles se mettent à croire que les travaux qui demandent de l’intelligence sont réservés surtout aux garçons.

De temps à autre, la recherche permet de repérer un nouvel obstacle sur leur chemin. Ainsi, une étude parue en janvier dans la prestigieuse revue Science montre que, dès l’âge de six ans, plusieurs filles ne considèrent pas les femmes  comme intelligentes, alors que c’était le cas inverse un an plus tôt.

L’étude consistait à raconter à 400 petits une histoire sur une personne «vraiment très intelligente», sans préciser s’il s’agissait d’un homme ou d’une femme. Interrogés par la suite sur le sujet, la plupart des garçons et des filles de cinq ans ont attribué leur propre genre à cette personne. Mais lorsque l’expérience a été répétée avec des enfants de six et sept ans, les filles ont été bien plus nombreuses à déclarer que la personne intelligente de l’histoire était un homme plutôt qu’une femme.

Donc, très tôt, les petites filles apprennent que les travaux qui demandent de l’intelligence sont surtout accomplis par des hommes. Ces résultats expliquent en partie pourquoi elles se sentent souvent mal à l’aise dans les programmes exigeants, surtout ceux à caractère scientifique. Bien sûr, elles peuvent subir de la discrimination de la part des étudiants masculins, mais il y a aussi cette petite voix qui leur dit, dès qu’elles vivent un échec quelconque, qu’elles ne sont pas à leur place. C’est la voix de ce qu’elles ont appris dès l’âge de cinq ans. Il est donc prévisible qu’elles décrocheront plus facilement de ces programmes de formation ou les éviteront.

Notre société ressemble parfois à un coach qui aurait décidé de garder la moitié de son équipe sur le banc en tout temps. Il y a beaucoup de travail à faire, et il nous faut des hommes et des femmes dans toutes les positions.

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