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Une marche
 contre l’ignorance

Rear view of man gesturing with hand while standing against defocused group of people sitting at the chairs in front of him Photo: Getty Images/iStockphoto

Samedi dernier a eu lieu la Marche pour la science. Dans plus
de 500 villes dans
le monde, dont
18 au Canada, les marcheurs se sont opposés au mépris
 des gouvernements envers la science
 et la recherche.

Ce n’est pas par hasard que cette marche coïncide avec le Jour de la Terre (22 avril). De tous les domaines scientifiques, c’est l’environnement qui souffre le plus du mépris des autorités civiles. Bien que les chercheurs soient unanimement d’accord pour dire que le réchauffement de notre planète est non seulement prouvé et réel mais aussi directement issu de l’activité humaine, Donald Trump a déjà qualifié le réchauffement de canular inventé par la Chine pour nuire à l’industrie américaine. Son secrétaire à l’Environnement, Scott Pruitt, est un climato-sceptique notoire qui a souvent tenté de limiter la réglementation environnementale et qui orchestre maintenant une réduction de 31% du budget de l’agence qui en est responsable.

Idéalement, les politiciens devraient posséder une culture scientifique suffisante pour leur permettre de distinguer les faits scientifiques démontrés des simples croyances ou autres hypothèses.

Trump a également menacé de retirer les États-Unis de l’accord de Paris sur le climat, par lequel les nations du monde se sont engagées à maintenir le réchauffement planétaire sous la barre de 2 °C. Sans les États-Unis, l’atteinte de cet objectif pourtant jugé minimal est des plus incertaines.

Idéalement, les politiciens devraient posséder une culture scientifique suffisante pour leur permettre de distinguer les faits scientifiques démontrés des simples croyances ou autres hypothèses. Dans les faits, nous sommes loin du compte, comme le faisait remarquer Rush Holt, président de l’Association américaine pour l’avancement de la science, ici cité dans Le Devoir: «Les chercheurs se rendent de plus en plus souvent compte que les faits scientifiques sont trop souvent ignorés dans les débats publics et remplacés par des opinions et des croyances idéologiques.»

Un exemple farfelu qui a fait le tour de la planète: en 2015, le sénateur républicain James Inhale a présenté au Sénat une boule de neige comme «preuve» qu’il n’y pas de réchauffement climatique. Un peu comme si une montgolfière était la preuve de l’inexistence de la gravité terrestre.

Un des objectifs de l’éducation est de nous libérer de l’ignorance. Être ignorant, en effet, c’est être un esclave des croyances de ceux qui ont du pouvoir sur nous. L’ignorant se rangera toujours à l’avis de ceux qui le dirigent, car leur plaire est à son avantage et il ne sait pas élaborer ses propres convictions. Au contraire, un citoyen éduqué est libre de cet esclavage, car il peut distinguer, si ce n’est pas le vrai du faux, du moins ce qui mérite d’être entendu et ce qui ne l’est pas.

Lorsque les scientifiques de la planète nous préviennent que les changements climatiques en cours menacent l’existence même de la civilisation, ils méritent d’être entendus et leurs preuves d’être propagées. Lorsqu’un sénateur, probablement dirigé par un lobby pétrolier, nous montre une seule et unique boule de neige comme preuve de 
l’inverse, il doit, comme tout bon ignorant, être ignoré.

Mes amis, ne soyons pas des ignorants!

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