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La guerre des talents

Vous voulez un emploi stable et bien rémunéré? Faites partie des talents que les entreprises recherchent.

Il fut une époque où les entreprises embauchaient des employés. Pour chaque poste existait une description des expériences et des compétences exigées ; il ne restait plus qu’à recruter une personne qui possédait ces qualifications. Le travailleur était là pour occuper son poste, vraiment rien de plus. Afin que l’entreprise grandisse, il suffisait que tous remplissent bien le rôle qui leur était dévolu.

Depuis quelques années, un nouveau discours se fait entendre. Plusieurs grandes entreprises parlent aujourd’hui non plus de recruter du personnel mais plutôt de recruter des talents. Elles ne cherchent plus à simplement recruter des travailleurs afin de pourvoir leurs postes : elles désirent surtout recruter ceux qui les aideront à faire face aux enjeux qu’elles doivent affronter pour 
survivre et croître dans une économie changeante.

Mais quels sont ces enjeux? Dans une étude de plus d’un an menée auprès de ses clients, le Boston Consulting Group a déterminé de nombreux enjeux avec lesquels les entreprises sont aux prises et qui définissent la nature des talents qu’elles recherchent. J’en signale deux qui sortent du lot.

Talents technologique 
et transformatif

Tout d’abord, le talent technologique. Les entreprises doivent faire face à de nombreux enjeux technologiques, notamment l’intégration de l’intelligence artificielle et de l’automatisation, l’internet des objets et l’analyse des mégadonnées pour maximiser la valeur de leurs offres auprès de la clientèle. Ceux qui maîtrisent ces nouvelles technologies et qui savent comment les introduire dans les processus de l’entreprise sont des talents qui demeureront en demande longtemps.

Ensuite, le talent transformatif. Qui en est doté? Les personnes en mesure non seulement de reconnaître les mutations sociales et économiques qui affectent leur entreprise mais aussi de gérer les changements qui s’imposent. Il s’agit souvent de mettre en œuvre des processus qui permettront à l’entreprise d’être plus flexible, moins exigeante en ressources et apte à s’adapter plus rapidement aux exigences de la clientèle ou aux changements économiques. Bref, d’être «agile», pour employer le nouveau mot à la mode.

Évidemment, ce ne sont pas tous les travailleurs qui possèdent les compétences ou l’expérience nécessaires pour aider les entreprises à affronter ces enjeux. Ceux qui possèdent ces talents sont en fait peu nombreux et les entreprises se livrent une guerre sans merci pour les recruter et les retenir. Acquérir ces talents vous permettra donc sûrement d’accéder à des emplois bien rémunérés et stables.

Cette guerre des talents crée néanmoins deux catégories de travailleurs, comme l’avait prévu il y a des années le carriérologue Charles Handy. La première catégorie, qui compose le cœur de l’entreprise, est formée du «talent» dont on ne peut pas se passer et qu’on conserve donc précieusement en lui offrant sécurité et rémunération supérieure.

À la périphérie de l’entreprise se trouvent tous les autres travailleurs, souvent contractuels et pigistes sous-employés, dont le talent n’est utilisé que lorsque c’est nécessaire, pour que l’entreprise reste «agile». Le talent des uns fait donc le malheur des autres!

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