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La vérité sur la qualité des emplois au pays

Une étude récente montre une nouvelle fois que les emplois sont souvent de mauvaise qualité.

Cette étude de Statistique Canada, parue en décembre et nommée Évaluation de la qualité des emplois au Canada, s’est servie des données de l’Enquête sociale générale de 2016.

Cette dernière a permis pour la première fois de recueillir des informations sur les conditions de travail d’un large éventail de travailleurs, environ 8000. Six facteurs affectant la qualité de l’emploi ont pu ainsi être étudiés, soit le revenu et les avantages sociaux, la sécurité et la progression en emploi, la charge de travail, la flexibilité du temps de travail, l’autonomie et le contrôle des tâches, et finalement la qualité de l’environnement de travail.

L’étude a permis de diviser les travailleurs en quatre groupes quant à la qualité de leur emploi. Le premier groupe comprend environ 30% d’entre eux et est formé de travailleurs jouissant d’emplois de bonne qualité. De façon générale, ils occupent des emplois bien rémunérés dotés d’avantages sociaux (vacances, régime de retraite, congés parentaux, etc.).

Ils ont la sécurité d’emploi, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de raison de prévoir que ce dernier se terminera bientôt. Ils jouissent également d’occasions de progresser dans leur carrière, d’une charge de travail acceptable, d’autonomie dans l’exécution de leurs tâches et d’un horaire qui leur permet de s’absenter au besoin. Leur environnement de travail est exempt de violence et est caractérisé par le soutien de la gestion, et souvent par celui d’un syndicat.

Conséquemment, 70% des travailleurs, soit la majorité, ne vivent pas cette situation idyllique. Pire, selon l’étude, les emplois de 26% des Canadiens comprennent très peu, voire aucun, des facteurs de qualité de l’emploi mentionnés ci-dessus. Ce sont les pires emplois.

Deux groupes de travailleurs occupent le plus souvent ces emplois de très faible qualité : les jeunes et les personnes peu scolarisées. Spécifiquement, l’étude montre que les 18 à 29 ans risquent davantage d’occuper des emplois mal rémunérés et sans avantages sociaux. Leurs horaires de travail sont souvent irréguliers et inflexibles; ils ne peuvent donc pas s’absenter. Ils sont également privés d’autonomie et ne contrôlent pas leurs tâches.

Les travailleurs faiblement scolarisés sont eux aussi aux prises avec ce genre de conditions de travail, mais, de plus, ils n’ont que rarement accès à une formation en emploi et ont donc peu de chance d’améliorer leur situation un jour.

On nous répète pourtant que le marché du travail se porte bien au Canada et au Québec. Du point de vue des politiciens, qui n’ont d’intérêt que pour le taux de chômage, un emploi, c’est un emploi, après tout. C’est un chômeur de moins dans les statistiques.

Pourtant, le faible taux de chômage, à 5,5% au Québec en décembre, ne montre pas le nombre d’emplois de mauvaise qualité offerts actuellement.

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