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Trop de diplômés surqualifiés

Photo: Métro

En 2012, un travailleur québécois sur trois détenait un diplôme de niveau supérieur à celui requis par son emploi.

Il s’agit d’une augmentation considérable depuis 1990, alors que c’était le cas d’un travailleur sur cinq. C’est ce que révèle un rapport publié récemment par l’Institut de la statistique du Québec, nommé La surqualification au sein des grands groupes professionnels au Québec.

Au total, c’est 1,1 million d’entre nous qui occupons un emploi que nous aurions pu exercer sans avoir à nous «taper» une formation de plusieurs années. Évidemment, la situation est pire dans certains domaines d’emploi. Dans la vente et les services aux personnes, environ 50 % des travailleurs sont surqualifiés. À l’inverse, on trouve peu de travailleurs surqualifiés dans les domaines de l’enseignement et des services professionnels (7 %), ainsi que dans celui des sciences appliquées (9,3 %).

L’étude mentionne aussi des groupes sociaux chez qui les surqualifiés sont plus nombreux. Ainsi, 40 % des immigrants possèdent un diplôme universitaire, mais occupent des emplois qui ne l’exigent pas. En fait, plus on est formé, plus on court le risque d’être surqualifié pour son emploi. Le nombre de surqualifiés a augmenté au même rythme que le nombre de diplômés universitaires au cours des 20 dernières années. Pas surprenant puisqu’environ un diplômé universitaire sur trois provient d’un programme d’études dont les perspectives d’emploi sont faibles, comme cela a déjà été mentionné dans cette chronique.

Ces chiffres devraient donner des sueurs froides aux établissements universitaires, car ils indiquent une dissociation croissante entre les diplômés qu’ils produisent et le marché du travail. Évidemment, ils ne viennent que confirmer ce qui était déjà observable sur le terrain, ce qui serait déjà raison suffisante pour une remise en question.

D’un côté plus positif, environ la moitié des travailleurs occupent des emplois qui correspondent à leur niveau d’études. La situation, si elle est préoccupante, n’est toutefois pas encore catastrophique. Le degré croissant de surqualification invite néanmoins les futurs étudiants à la prudence. Trop d’entre eux choisissent une formation sur la seule base de leurs champs d’intérêt, sans chercher à se renseigner sur les perspectives d’emploi qui s’y rattachent.

La façon la plus simple d’éviter de choisir une formation et de la regretter une fois sur le marché est d’opter pour l’emploi qu’on désire occuper plutôt que pour la formation qu’on désire suivre. La formation doit toujours être traitée comme un moyen vers une fin, qui est l’emploi. On choisit donc l’emploi d’abord et la formation nécessaire pour l’occuper ensuite, autrement on met la charrue avant les bœufs.

Outils en ligne
Plusieurs outils sont offerts pour aider à connaître les perspectives d’emploi :

 

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