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Des emplois en or… noir?

Photo: Archives Métro

Le Québec est-il sur le point de connaître un boom de l’emploi et de la formation dans le domaine des hydrocarbures?

Le ministre de l’énergie, Pierre Arcand, dévoilait vendredi dernier le nouveau «Plan d’action gouvernemental sur les hydrocarbures». Ce plan annonce l’intention du gouvernement de permettre une exploitation prudente des gisements pétroliers du Québec et de l’encadrer afin de minimiser les dangers qu’elle représente pour l’environnement.

Dans un premier temps, Pétrolia a reçu la permission de forer 15 puits à caractère exploratoire afin d’évaluer le potentiel pétrolier de l’île d’Anticosti. On estime pour le moment que la valeur du pétrole exploitable du sous-sol de l’île pourrait atteindre 400 milliards de dollars. Une évaluation environnementale et économique aura lieu ensuite pour décider de la pertinence d’une exploitation. Quant à la possibilité d’exploiter du gaz de schiste dans la Vallée du Saint-Laurent, le gouvernement se montre encore plus circonspect. Une étude devra être terminée fin 2015 pour évaluer l’étendue des émissions de gaz à effet carbonique et les dangers de contamination des eaux souterraines qui pourraient en résulter. Le moratoire présent persiste donc.

Comme le disait le ministre, il devient de plus en plus difficile pour le Québec d’ignorer les milliards de dollars de revenus qui dorment tout probablement sous nos pieds. On a qu’à jeter un œil sur ce qui s’est passé chez nos voisins du Sud. Les États-Unis ont été un des plus grands importateurs de pétrole au monde pendant des décennies, mais, grâce à l’exploitation des gaz de schiste, ils pourraient devenir auto-suffisants sur le plan énergétique d’ici 2020.

De plus, l’exploitation de l’or noir créerait un grand nombre de nouveaux emplois. Une étude récente de Statistiques Canada montre que le pourcentage de jeunes en emploi (les 17 à 24 ans) est plus élevé en Alberta et en Saskatchewan que dans les autres provinces canadiennes. Bien que plusieurs des emplois occupés par ces jeunes ne demandent pas d’études supérieures, leurs salaires sont également jusqu’à 21% supérieurs. Certains pensent que ce secteur d’activités est en bonne partie responsable de la diminution des écarts de revenus entre les diplômés du secondaire et des universités observée depuis le début du siècle.

Malheureusement, il n’y pas encore de programmes de formation qui permettrait de former les techniciens et les ouvriers spécialisés dont ce secteur aura besoin. Cependant, le Québec possède déjà une expertise de formation en exploitation minière qui est transférable à celle du pétrole. D’ailleurs, le cégep de Thetford-Mines avait conclu, en 2012, une entente avec l’Association québécoise des fournisseurs de services pétroliers et gaziers (AFSPG), afin de former la main-d’œuvre nécessaire à l’exploitation des gaz de schiste. Ce cégep est un des deux seuls à offrir un DEC en technologie minérale, avec celui de l’Abitibi-Témiscamingue. Ce DEC pourrait être élargi pour répondre aux besoins de la nouvelle industrie. D’autres formations verront possiblement le jour avec le temps. Ce sera à surveiller!

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