Soutenez

Comment maintenir l’intérêt pour les sciences?

Photo: Métro

Les jeunes se désintéressent des sciences durant l’adolescence et éliminent ainsi des options de carrière prometteuses. Des solutions existent à condition d’y mettre le prix !

Lorsqu’ils arrivent au secondaire, beaucoup de jeunes perdent leur intérêt pour les sciences.

C’est ce que démontrent plusieurs sondages réalisés au cours des dernières années, un peu partout dans le monde. Ainsi, on a interrogé en 2012 des élèves canadiens de 12 à 13 ans; 78% d’entre eux se disaient alors attirés par les sciences et les trouvaient amusantes. Cette proportion diminue à 58% chez les jeunes de 17 à 18 ans, pour qui les sciences étaient alors devenues ardues et compliquées. Plusieurs ont même déclaré ne pas comprendre en quoi les sciences pourraient s’avérer utiles dans un emploi futur. Ce désintérêt s’accentue avec le temps et explique la baisse des inscriptions dans plusieurs programmes scientifiques au collégial et à l’université.

Des sondages similaires ont été menés en Grande-Bretagne et aux États-Unis, produisant sensiblement les mêmes résultats. Il va sans dire que ces derniers sont préoccupants, car tout porte à croire que de nombreux emplois exigeront, au cours des prochaines années, des compétences technologiques et scientifiques. La demande pour ces compétences est en hausse depuis des décennies maintenant et continuera sans doute d’augmenter.

Comment expliquer alors ce désintérêt ? Lorsqu’ils sont plus jeunes, les élèves démontrent une curiosité spontanée envers le monde naturel qui les entoure, d’où leur intérêt pour les sciences. Lorsqu’ils vieillissent, leur apprentissage en sciences est évalué plus sérieusement et les jeunes qui performent mal perdent alors cette curiosité naturelle. Ils se désintéressent des sciences parce qu’ils se trouvent «pas bons»!

Une autre possibilité est que l’enseignement des sciences est devenu beaucoup trop théorique et livresque, alors qu’il devrait passer par l’expérimentation et la manipulation. C’est le message que livrent d’ailleurs Adam Savage et Jamie Hyneman, que vous connaissez peut-être grâce à leur émission «Les stupéfiants» (Mythbusters). Le duo part en tournée internationale cet été et présentera sur scène des expériences semblables à celles qui ont fait sa renommée à la télévision. Son message est clair, la meilleure façon de comprendre les sciences est par l’expérimentation directe. Vous vous souviendrez toujours de la valeur de g, ou de l’accélération gravitationnelle, si vous avez eu l’occasion de la mesurer vous-mêmes en laissant tomber divers objets dans un vacuum. Malheureusement, beaucoup d’étudiants l’ont plutôt apprise par cœur dans un volume pour l’oublier aussi vite après l’avoir recrachée dans un examen. (À propos, elle est de 9,8 m/s2.)

Comme c’est souvent le cas en éducation, on sait donc parfaitement quoi faire, mais on ne le fera probablement pas. Pour conserver l’intérêt des jeunes envers les sciences, il faut leur offrir l’aide personnalisée dont ils ont besoin au moment où ils rencontrent des difficultés et leur donner la chance de découvrir par eux-mêmes. Malheureusement, pour assurer leur succès, cela coûterait bien des sous que nous ne sommes pas prêts à investir.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.