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Le grand bouleversement

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Les femmes remplacent-elles les hommes sur le marché du travail?

La majorité des diplômés universitaires du Québec sont des femmes.

C’est ce que nous apprennent les derniers chiffres publiés par l’Institut de la statistique du Québec et tirés de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011. En effet, des 1 018 710 diplômés québécois en âge de travailler, 53,8% étaient alors des Québécoises.

La proportion des femmes diplômées universitaires est aussi plus importante parmi les jeunes de 25 à 34 ans. C’est 34,5% de nos jeunes femmes qui détenaient un diplôme universitaire en 2011, contre seulement 24,6% des jeunes hommes. Cette différence de plus de 10 points de pourcentage est la plus importante observée au Canada. Par contre, seulement 15,4% des femmes âgées de 55 à 64 ans détenaient un diplôme universitaire en 2011, ce qui montre l’incroyable progression de la scolarisation des femmes au cours des années.

Si ces chiffres sont intéressants, certains diront que c’est maintenant une vieille rengaine. En effet, ce n’est pas la première fois que les statistiques révèlent la progression de la scolarisation féminine. Néanmoins, lorsqu’elle s’accompagne d’une diminution de la participation au marché du travail des hommes, il y a lieu de se demander si un bouleversement majeur a lieu.

En effet, au Québec en 1980, 77,1% des hommes participaient au marché du travail, alors que c’était le cas de seulement 69,5% d’entre eux en 2013. Chez les femmes, on observe le phénomène inverse; 61,0 % d’entre elles sont actives en 2013, alors que c’était le cas de seulement 46,4% en 1980.

Les femmes remplacent donc progressivement les hommes sur le marché du travail depuis 30 ans. Si la tendance se maintient, elles pourraient devenir majoritaires dans les années 2030. Surtout que leur plus haut niveau de scolarisation répond mieux aux exigences des emplois, particulièrement au sein des services professionnels, de la santé et de l’enseignement.

Bien des efforts ont été faits par le passé pour encourager les filles à continuer leurs études jusqu’à l’université et les femmes à participer davantage au marché du travail. Il n’y aucun doute que ces efforts étaient louables et nécessaires pour rétablir l’équilibre entre les situations économiques des hommes et des femmes. Or, la situation des femmes sur le marché s’est améliorée, mais deux conséquences indésirables en découlent.

D’abord, les femmes assument de plus en plus souvent le rôle traditionnel de travailleur hors foyer des hommes, tout en conservant une grande part des responsabilités domestiques (voir ma chronique du 25 novembre), une situation intenable à terme.

Ensuite, l’amélioration de leur situation s’accompagne d’une exclusion progressive des hommes, ce qui n’était vraiment pas le but.

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