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Le secteur manufacturier de nouveau en croissance

Photo: Métro

Une embellie dans le secteur manufacturier est créatrice d’emplois, mais seuls les travailleurs bien formés en bénéficieront.

Le secteur manufacturier a connu une croissance intéressante en 2014.

C’est ce que révèle la dernière diffusion de l’indice PMI RBC, produit conjointement par la Banque Royale du Canada, l’Association de la gestion de la chaîne d’approvisionnement et Markit, une entreprise de recherche financière. Depuis 2010, cet indice mensuel, qui résulte d’une enquête auprès de 400 manufacturiers canadiens, nous informe sur la situation économique du secteur de la fabrication. Pendant toute l’année 2014, cet indice a été supérieur à 50, ce qui indique une croissance continue de l’activité manufacturière, attribuable sur­tout à l’augmentation des carnets de commandes des entreprises interrogées. Des indices sous 50 indiqueraient plutôt une diminution des activités.

Cette production de biens accrue a conduit à la création de nouveaux emplois à un rythme similaire. Les fabricants ont généralement besoin de plus d’employés lorsque les commandes de leurs clients augmentent. Cette croissance du secteur s’est manifestée surtout en Ontario et chez nous au Québec, où le secteur manufacturier emploie plus de 407 000 personnes.

Faut-il croire au retour des beaux jours de l’emploi manufacturier? À leur zénith, les diverses industries de la fabrication ont employé jusqu’à 40% de tous les travailleurs, souvent à des salaires intéressants. Depuis les années 1970 néanmoins, le nombre d’emplois offerts par les fabricants n’a cessé de diminuer, et la tendance s’accentue depuis le début de ce siècle. Car si l’emploi manufacturier ne représentait plus que 18,6% des emplois totaux au Québec en 2000, cette proportion diminue toujours et a atteint 12,9% en 2010. Entre 2004 et 2008 seulement, quelque 87 000 emplois ont été supprimés dans ce secteur.

Les nouveaux emplois récents ne font donc que remplacer une petite partie des emplois perdus auparavant. Et comme ce secteur se prépare à une nouvelle phase d’automatisation et de robotisation, il est très improbable qu’il redevienne un embaucheur massif.

Faut-il donc éviter les formations qui conduisent à des emplois dans le domaine de la fabrication? Étonnamment, non. Les formations professionnelles qui conduisent aux emplois de la fabrication sont souvent évitées par les jeunes, qui leur préfèrent des formations jugées plus «cool» au collège et à l’université. Il s’ensuit que les diplômés de ces formations sont en nombre insuffisant pour répondre aux demandes des employeurs. Ces derniers s’arrachent donc les diplômés, surtout lorsque leur production augmente, comme c’est le cas présentement.

Selon des enquêtes récentes, la demande est importante surtout pour les diplômés des DEP en opération d’équipement de production, en techniques d’usinage, en électromécanique et en mécanique industrielle. Ces DEP ont d’ailleurs toujours conduit à d’excellents emplois, offrant des salaires annuels dépassant les 50 000$ après seulement quelques années.

Il est donc possible de trouver un bon emploi dans le secteur de la fabrication, mais à condition de posséder une formation qualifiante.

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