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Forces et faiblesses de l’emploi en informatique

Photo: Métro

Les possibilités d’emploi en informatique sont bonnes, mais il est difficile de déterminer les compétences qu’il faut posséder pour s’en prévaloir.

Dans les années 1990, on ne parlait que d’informatique. La demande d’informaticiens était si forte que les jeunes comme les moins jeunes se bousculaient pour être admis dans les programmes de formation.

Puis est venue la grande débâcle de 2001. On s’est alors rendu compte que les bonnes perspectives d’emploi en informatique découlaient de prédictions beaucoup trop optimistes de la part des entreprises. Le nombre d’emplois s’est mis à diminuer de façon importante, et bien des diplômés se sont retrouvés le bec à l’eau.

Depuis cette crise, l’emploi en informatique a repris du mieux progressivement, de sorte que la demande pour les professionnels de l’informatique est de nouveau importante depuis plusieurs années déjà.

Cette demande reste bonne, comme le confirme le dernier Diagnostic sectoriel de la main-d’œuvre dans le secteur des technologies de l’information et des communications (TIC), rendu public hier par Technocompétences. On y apprend que le rythme de création d’emploi en TIC est le double de celui de l’ensemble de l’économie québécoise, soit de 2,8%. On compte présentement environ 154 000 emplois dans les TIC, dont presque la moitié dans le domaine des services aux entreprises (consultation, création de sites web, création d’applications), où l’emploi augmente annuellement de 4%. Le Québec connaît aussi une belle croissance de l’emploi dans la création et la mise en marché de logiciels, soit environ 4,7% par an pour environ 4700 emplois.

Comme il fallait s’y attendre, les employeurs signalent des problèmes de recrutement. Selon le Diagnostic, 48,5% d’entre eux éprouvent des difficultés à trouver des candidats possédant les compétences spécifiques dont ils ont besoin. L’expérience requise, de cinq à sept ans souvent, rend aussi plusieurs des 6000 postes disponibles chaque année difficiles à combler.

Pourquoi ces difficultés?
Une bonne partie du problème est que les jeunes ont boudé les formations en informatique longtemps après la débâcle. Selon Service Canada, entre 2001 et 2009, le nombre de diplômés du baccalauréat en informatique a diminué de 50%. Le nombre de diplômés a également diminué au DEC en techniques de l’informatique après 2000, bien qu’il ait recommencé à augmenter depuis 2008. Évidemment, un bassin plus petit de nouveaux venus en TIC durant les années 2000 signifie moins de professionnels expérimentés aujourd’hui.

Une autre raison probable est la culture de l’autoformation. En informatique, il est commun pour les professionnels d’acquérir de nouvelles compétences par des études informelles et individuelles. Mais comment faire alors pour s’assurer que les compétences qu’ils acquièrent sur le tas sont justement celles dont auront besoin les employeurs? Bien que ce soit difficile dans un contexte où les technologies changent continuellement, le Diagnostic suggère que les entreprises doivent anticiper et mieux faire connaître leurs besoins de compétences à leurs employés.

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