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Les jeunes Européens abandonnés au chômage

Photo: Métro

Dans plusieurs pays européens, les taux de chômage des jeunes sont devenus épouvantables. Les économies européennes ont-elles abandonné leurs jeunes? C’est ce que les statistiques d’Eurostat les plus récentes poussent à se demander.

Dans certains pays membres de l’Union européenne, les taux de chômage des moins de 25 ans atteignaient presque 50% en mars 2015. C’était le cas de l’Espagne (49,9%) et de la Grèce (47,7%), dont les économies sont devenues, comme on le sait, extrêmement fragiles. D’autres économies en situation précaire affichaient, elles aussi, des taux de chômage désastreux, particulièrement la Croatie (43,6%), l’Italie (42,7%) et le Portugal (32,6%).

Ce taux avoisinait le dangereux 25% dans plusieurs autres pays, dont la France (24,5%), la Roumanie (23,3%), la Finlande (22,5%) et la Pologne (21,6%).

De plus, ces taux de chômage n’incluent pas les jeunes qui ont cessé de chercher du travail, souvent après plusieurs tentatives infructueuses. De nombreux analystes en concluent que, dans bien des pays d’Europe, c’est en fait la majorité des jeunes qui sont présentement exclus du marché du travail.

Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les taux de chômage élevés des jeunes diplômés s’expliquent de deux façons. Leur première cause est la faiblesse de la création d’emploi, boiteuse en Europe surtout depuis la récession de 2008. Le nombre de nouveaux emplois disponibles ne suffit pas à intégrer les diplômés récents, et c’est également le cas au Canada et au Québec, comme je l’ai expliqué dans ma chronique du 15 juillet consacrée au déclin de l’emploi à temps plein.

La deuxième est que les diplômés n’ont pas acquis les compétences nécessaires pour occuper les emplois qui sont disponibles. Dans plusieurs pays d’Europe, les établissements d’enseignement offrent trop souvent des programmes de formation qui ne préparent pas ou qui préparent mal au marché du travail. Les jeunes diplômés se retrouvent donc incapables d’occuper les emplois qui sont en fait disponibles. Et on observe les mêmes difficultés au Québec, surtout au niveau universitaire, alors qu’environ 35% des jeunes diplômés ne possèdent pas de qualifications les préparant à un emploi précis.

Bien sûr, le taux de chômage des jeunes au Québec n’est pas aussi élevé que celui observé dans bien des économies européennes. En 2013, la dernière année pour laquelle il est disponible, le taux de chômage des 15 à 24 ans était de 13% au Québec. Lorsqu’on se compare, on peut donc se consoler, malgré le fait que ce taux de chômage soit le double de celui des travailleurs de 25 ans et plus, qui était alors de 6,7%.

Néanmoins, la vigilance s’impose, car comme on le constate, les difficultés vécues en Europe le sont aussi au Québec et la situation peut toujours se détériorer. D’ailleurs, dans les années 1980, le taux de chômage des jeunes Québécois avait atteint 25%. Protégez-vous en choisissant un programme de formation qui vous permettra d’acquérir les qualifications nécessaires à l’occupation d’un poste spécifique.

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