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Que faire de vos enfants adultes, mais dépendants?

Young woman with text books on bed looking upward in dorm room Photo: Métro

Le manque d’autonomie des jeunes constitue un problème financier sérieux pour leurs parents, pourtant on n’en fait que peu de cas.

J’ai quitté le foyer familial à l’âge de 19 ans. Après mon départ, je n’ai reçu aucune aide financière de la part de mes parents, si ce n’est un cadeau de 50$ à Noël. Financièrement, j’étais devenu complètement autonome.

À cette époque, soit le milieu des années 1970, il n’y avait là rien de surprenant. Les jeunes quittaient la maison familiale dès qu’ils le pouvaient. Il leur était assez facile de trouver un emploi, le prix des loyers était raisonnable, et devenir autonome n’était pas vraiment difficile.

Depuis, les choses ont bien changé. Comme les emplois qui leur sont offerts après leurs études ne leur assurent plus un revenu stable ou suffisant, et parce que le prix des logements a énormément augmenté, les jeunes diplômés n’ont souvent d’autre choix que de retourner chez leurs parents et d’occuper le sous-sol familial, souvent sans payer de loyer. Selon Statistique Canada, c’est le cas aujourd’hui de 42% des jeunes Canadiens, alors que seulement 27% d’entre eux habitaient avec leurs parents en 1981.

Et le soutien des parents ne s’arrête pas au loyer, comme le montre un récent sondage d’Angus Reid pour la Banque CIBC. Selon ce sondage, environ 25% des parents qui aident leurs jeunes dépensent 500$ par mois pour couvrir leurs dépenses d’épicerie, leurs déplacements et même les factures de téléphone cellulaire.

Plusieurs autres dépensent de 100$ à 400$. Environ 47% de ces parents ont déclaré que ce soutien réduit considérablement leur capacité d’épargne. Aider leurs enfants adultes les amène donc à négliger la préparation de leur retraite, qu’ils ont dû reporter, augmentant l’incertitude qui entoure leurs vieux jours.

Les parents d’aujourd’hui sont la première génération de l’histoire à devoir soutenir leurs enfants durant la vingtaine, une nouvelle responsabilité dont on ne fait pourtant que peu de cas.

De façon un peu désinvolte, on leur rappelle simplement que leurs jeunes finiront bien par trouver un emploi qui leur permettra de devenir financièrement autonomes et de quitter le nid familial pour de bon, mais cela a lieu plus tard de nos jours, durant la trentaine. Il faudra donc attendre et se montrer patient.

Soit, puisque le marché du travail est devenu si difficile pour les jeunes. Mais cela ne veut pas dire qu’ils devraient recevoir une aide exagérée de leurs parents et leur nuire. Le retour temporaire dans le nid familial devrait leur permettre d’économiser afin de réduire leurs dettes d’études et de leur donner le temps nécessaire pour trouver l’emploi dont ils ont besoin. Ils devraient, néanmoins, et dans toute la mesure du possible, participer aux dépenses du foyer, sous peine de s’enliser dans une dépendance bien néfaste pour leur confiance en soi. Les jeunes et leurs parents devront donc s’asseoir et s’entendre sur un mode de fonctionnement qui convienne à tous, en se rappelant qu’un départ rapide de la maison reste la meilleure solution.

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