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Des politiciens sans solutions pour l’emploi

Future after school? Photo: Métro

Les solutions proposées par les partis fédéraux durant cette campagne ne prennent pas en compte l’ampleur des problèmes de l’emploi pour les jeunes.

Les jeunes font face à un marché du travail de plus en plus difficile. Non seulement leur taux de chômage est le double de celui des travailleurs plus âgés, mais lorsqu’ils travaillent, leurs emplois sont souvent des contrats à durée déterminée, ce qui les place en situation permanente de précarité.

L’incertitude qui en résulte se propage d’ailleurs à tous les travailleurs, car peu d’entre nous savent si leur gagne-pain sera encore là dans les prochains mois. Les fluctuations incessantes de l’économie, ajoutées à l’accroissement des exigences et à l’impact des technologies, remettent en question de nombreux emplois.

Nous n’avons pas connu tant d’incertitude depuis la Grande Dépression des années 1930, une décennie marquée par un profond ralentissement économique. Les emplois étaient alors rares, le taux de chômage dépassait les 25%, et une personne sur cinq dépendait de l’aide d’autrui pour survivre. Après la Seconde Guerre mondiale, pour éviter le retour de cette horrible pauvreté, les politiciens ont introduit de nombreuses réformes qui ont rendu le marché du travail moins incertain: création de l’assurance-chômage, législations favorisant la syndicalisation, augmentation de la scolarité, etc. Avec le retour de la croissance économique, ces réformes ont permis aux jeunes de s’insérer facilement sur le marché du travail et aux familles de jouir de la sécurité qui résulte d’un emploi stable, du moins jusqu’à la fin des années 1970.

Depuis, l’incertitude et la précarité sont redevenues la norme sur le marché du travail. Nous sommes nombreux maintenant à aspirer à des mesures du même calibre que les grandes réformes d’après-guerre. Il nous faut des politiques qui correspondent à l’ampleur du problème, soit un marché du travail qui ne peut plus assurer un emploi stable et décent au plus grand nombre. Nous voulons que nos gouvernements remettent de l’ordre dans ce qui ressemble de plus en plus à un chaos qui nous emporte, comme durant la Grande Dépression.

Mais que nous proposent les politiciens pour les jeunes et pour l’emploi, en cette période d’élections fédérales? Justin Trudeau préconise des solutions qui furent celles de son père, soit de dépenser de l’argent que nous n’avons pas pour créer des emplois, et de donner de l’expérience aux jeunes en ramenant Katimavik. M. Harper ne semble pas avoir d’autres idées que de mieux financer les jeunes apprentis et d’attendre un retour de la demande pour nos ressources naturelles. M. Mulcair m’apparaît avoir la suggestion la plus intéressante, soit d’augmenter le nombre de stages rémunérés pour les étudiants afin de favoriser l’alternance travail-études.

Ces propositions, bien qu’insuffisantes, sont celles avec lesquelles nos politiciens sont à l’aise. Une solution comme le revenu minimal garanti, dont il a été question dans cette chronique, est trop révolutionnaire, trop angoissante, trop grandiose. Mais c’est ce qui lui permettrait justement de résoudre le problème d’un marché qui ne créera plus jamais des emplois pour tous.

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