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Essentielles habiletés sociales

Photo: Métro

Les occupations en croissance exigent des compétences techniques ou scientifiques, bien sûr, mais il ne faut pas oublier l’importance des habiletés sociales.

Depuis des années déjà, les spécialistes affirment qu’à l’avenir, les emplois en croissance exigeront le plus souvent des habiletés scientifiques et mathématiques. Pourtant, selon une étude récente du professeur David Deming, de l’Université Harvard, les habiletés sociales sont tout aussi importantes.

Spécialiste de l’économie de l’éducation, Deming montre que, depuis les années 1980, ce sont les occupations qui demandent non seulement des connaissances en sciences ou en mathématiques, mais aussi de bonnes habiletés sociales qui ont connu la meilleure croissance. Les professionnels concernés incluent les divers spécialistes de la santé (médecins, infirmières, ergothérapeutes, etc.) ainsi que ceux de la finance, puisqu’ils doivent souvent communiquer des analyses complexes (actuaires, analystes financiers, vérificateurs, etc.).

Plusieurs autres occupations qui demandent de très bonnes habiletés sociales ont aussi affiché un taux de croissance intéressant, même si elles ne demandent pas de connaissances poussées en sciences ou en mathématiques. C’est le cas particulièrement des métiers exercés par les professionnels de l’intervention (psychoéducateurs, travailleurs sociaux) ainsi que des technologues du domaine de l’éducation (éducatrices de la petite enfance, techniciens en éducation spécialisée).

Selon Deming, ce sont donc les occupations qui ne demandent ni connaissances particulières en sciences ou en mathématiques ni de grandes habiletés sociales qui ont offert le moins de possibilités d’emploi depuis les années 1980. Ces métiers exigent plutôt de la dextérité manuelle (opérateurs de production, mécaniciens automobiles) ou la capacité de suivre des directives précises (caissières, teneur de livres). Ces métiers ont souvent été remplacés par des occupations qui ne demandent que des habiletés sociales de base et qui n’offrent pas un salaire élevé (service à la clientèle, vente au détail).

L’analyse de Deming est basée sur des données américaines, et on peut être en désaccord avec sa liste des occupations en croissance ou en décroissance. Mais cette analyse montre clairement que de très bonnes habiletés sociales sont devenues essentielles pour ceux qui désirent un emploi intéressant. Travailler en équipe, reconnaître et apprécier les émotions et adapter son comportement à celui des autres sont des compétences tout aussi importantes que les connaissances techniques ou scientifiques.

Dans nos écoles, pourtant, on fait très peu de cas des compétences sociales. Ces dernières sont enseignées au préscolaire et au primaire, mais dès que les élèves commencent le secondaire, elles sont mises de côté au profit du seul enseignement des contenus. Tout se passe comme si nous croyions que les connaissances techniques et scientifiques sont suffisantes pour occuper un emploi, alors que l’expérience de la plupart des travailleurs révèle que bien travailler avec les autres est devenu essentiel.

Il est pourtant possible d’enseigner ces compétences à l’école, mais la plupart de nos enseignants ne sauraient pas comment les intégrer à leur enseignement. Une grosse réflexion doit donc être faite!

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