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L’informatique a ses camps d’entraînement

woman learning and typing on the laptop keyboard concept Photo: Métro

Aimeriez-vous décrocher un emploi en tant que programmeur après quelques semaines d’études à peine? C’est possible si vous vous inscrivez à un «boot-camp», ou camp d’entraînement en informatique.

La demande pour les spécialistes de la programmation est forte. Selon Service Canada, 800 postes de programmeurs doivent être comblés chaque année au Québec.

Or, les cégeps et les universités ne peuvent répondre qu’en partie à cette demande grandissante, car les inscriptions stagnent dans leurs programmes de formation. De plus, ces programmes n’incluent pas toujours les technologies les plus recherchées, telles que le SQL, Java, le «shell scripting» ou encore Oracle. Ces formations collégiales ou universitaires s’échelonnent généralement sur une période de trois ans.

Les camps d’entraînement sont des centres de formation qui n’exigent quant à eux aucun préalable, en informatique ou autre, mais sont en mesure de former un programmeur en six à neuf semaines, grâce à des cours très intensifs qui occupent tout le temps de l’étudiant. Cinq camps du genre existent au Canada et ils attirent de plus en plus l’attention des jeunes comme des adultes qui effectuent un changement de carrière. Ils entretiennent des liens étroits avec les employeurs, ce qui permet à un très grand nombre de diplômés (on avance le chiffre de 85 %) de dénicher un emploi dans les trois mois qui suivent l’obtention de leur diplôme. Les entreprises en démarrage y trouvent de jeunes spécialistes fin prêts à travailler. Rappelons qu’un programmeur gagne en moyenne 60 000 $ par année et peut gagner encore bien plus avec l’expérience.

À Montréal, le seul camp d’entraînement est DecodeMTL, qui offre une formation de huit semaines en conception web. Une formation à temps plein débutera en janvier, et une autre, en avril 2016. Les technologies à l’étude incluront entre autres HTML5, les API, le JavaScript, le CSS3 et SQL. Cette formation est aussi disponible à temps partiel et dure alors 10 semaines.

Plusieurs éducateurs se montreront évidemment critiques envers ces établissements. Comment est-il possible de former un véritable professionnel en quelques semaines seulement? Les diplômés de ces formations ne risquent-ils pas de se retrouver le bec à l’eau après quelques années, car leur formation trop pointue aura été dépassée par la venue d’autres technologies plus sophistiquées? Ils argumenteront qu’une formation plus longue et plus fondamentale est préférable, parce qu’elle outille l’étudiant afin qu’il puisse continuer ses apprentissages, s’adapter aux changements et demeurer employable.

Pourtant, les camps d’entraînement prouvent qu’il n’est pas nécessaire d’investir trois ans pour former un programmeur ou un concepteur. Il est possible de répondre aux besoins du marché du travail dans un temps beaucoup plus court, en accentuant la transmission des compétences concrètes dont les employeurs ont besoin. Il est possible que ce soit ce modèle, des formations courtes mais intensives, qui soit le mieux adapté au marché de l’emploi mouvant et changeant que nous connaissons.

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