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L’emploi salarié chute au Québec

Photo: Métro

Depuis 2012, il ne s’ajoute que très peu de nouveaux emplois salariés au Québec.

C’est la conclusion à laquelle parvient l’Institut de la statistique du Québec dans son plus récent bulletin Flash-Info.

Rappelons que l’emploi salarié est toujours la forme de rémunération la plus fréquente. La plupart d’entre nous recevons un salaire horaire pour les services que nous rendons à notre employeur. Il n’en est pas de même pour certains pigistes et pour les travailleurs autonomes, qui doivent envoyer leurs factures aux entreprises clientes pour obtenir le paiement de leurs services. Ils ne sont pas rémunérés pour les heures qu’ils travaillent, mais plutôt pour les services rendus. Ils ne sont donc pas inclus dans les chiffres qui suivent.

Selon le bulletin, le Québec n’a créé que quelque 20 000 nouveaux emplois salariés entre 2012 et 2015, une croissance annuelle de cette forme d’emploi d’à peine 0,2 %. C’est là une bien faible performance lorsqu’on la compare aux périodes précédentes. Ainsi, de 2002 à 2008, cette même croissance annuelle était plutôt de 1,5 %, et 290 000 nouveaux emplois salariés avaient été créés. Après la récession de 2008, pendant laquelle le Québec a perdu 32 000 de ces emplois, la croissance est revenue entre 2009 et 2012, 110 000 nouveaux emplois salariés étant créés, pour une croissance de 1,1 %.

D’où vient cette chute de l’emploi salarié depuis 2012? D’abord, certains secteurs d’activités ont réduit le nombre de leurs salariés entre 2012 et 2015. Il s’agit des secteurs de la construction (qui a perdu 1,4 % de ses emplois), de l’information et de la culture (1,4 %), de la fabrication (1,0 %), de la finance (0,3 %), de l’administration publique (0,3 %) et du commerce (0,2 %).

Dans d’autres secteurs, l’emploi salarié augmente, mais au ralenti. Par exemple, la croissance de l’emploi dans le secteur des soins de santé et de l’assistance sociale s’établit à 1,2 % en moyenne au cours des trois dernières années, tandis qu’elle atteignait 1,9 % de 2002 à 2008. Il en est de même pour les services d’hébergement et de restauration, où l’emploi salarié a augmenté deux fois moins rapidement de 2012 à 2015 (0,7 %) que de 2002 à 2008 (1,7 %). Puis, en ce qui concerne les services aux entreprises, la croissance de l’emploi a été de 1,5 % de 2012 à 2015, comparativement à 2,7 % au cours de la période de 2002 à 2008.

Les jeunes qui viennent de recevoir leur diplôme se présentent donc sur un marché du travail où les nouveaux emplois ne paient pas toujours un salaire. Ceux d’entre eux qui possèdent des compétences dont les employeurs ne peuvent se passer hériteront éventuellement de ces emplois et des avantages sociaux qui accompagnent souvent le salariat. Les autres découvriront que seuls la pige et les contrats à durée indéterminée leur sont offerts, et que leur rémunération sera toujours irrégulière et incertaine. Le salariat qui diminue, c’est la précarité qui augmente.

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