Plus de 18 millions de personnes…

C’est l’équivalent de la moitié de la population canadienne. C’est surtout le nombre de personnes qui seront touchées par la malnutrition cette année au Sahel.

La crise alimentaire que traversent neuf pays de la région est la troisième crise de cette importance depuis 2005…Cela fait six mois que le nombre de personnes touchées augmentent. En avez-vous entendu parler dans les grands médias canadiens et québécois?

À peine…

Le Sahel regroupe globalement la Gambie, le Sénégal, la Mauritanie, le Mali, le Burkina-Faso, le Niger, le Tchad, le Nord du Nigéria et le Nord du Cameroun. La crise alimentaire est récurrente dans la région. Mais ce qui se passe en ce moment est l’addition fatale de plusieurs facteurs dont la région aura du mal à se relever. Nous avons évoqué dans un billet précédent l’afflux de réfugiés dû au récent coup d’état et aux combats dans le Nord du Mali comme le principal facteur aggravant de cette crise.

«Le Sahel représente une combinaison mortelle issue de la sécheresse et des déplacements liés aux conflits. Ce n’est pas uniquement un dramatique problème humanitaire, c’est devenu une menace pour la paix et la sécurité mondiales, a déclaré Antonio Guterres, Haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés. Le soutien des donateurs est crucial si nous voulons que l’effort humanitaire progresse».

Si rien n’est fait, la crise devrait atteindre son apogée cet été au moment critique de la soudure, période qui sépare la fin de l’épuisement des réserves des greniers de la récolte suivante. Période où les prix des denrées alimentaires sur les marchés sont au plus haut.

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a d’ailleurs appelé le 11 juin à des fonds supplémentaires pour venir en aide aux femmes et enfants, soit 143 millions de dollars pour couvrir le reste de l’année 2012. Selon l’organisme, 1,1 million d’enfants de moins de cinq ans risquent de souffrir de malnutrition aiguë sévère à la fin de l’année, et trois millions d’enfants de malnutrition aiguë modérée.

(Crédit Photo : HCR par H. Caux)