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Au Darfour, l’ONU remise en question

Camp pour déplacés El Sereif dans le sud du Darfour
Camp pour déplacés El Sereif dans le sud du Darfour, 8 mai 2014. Photo: UN Photo/Albert Gonzalez Farran

Rien ne va plus au Darfour. Rien n’a jamais vraiment été, depuis 2003, dans cette région de l’ouest soudanais. Balloté par la famine, les conflits armés entre l’armée et les groupes rebelles, les déplacements de population, le Darfour n’a jamais vraiment connu de répit. Sans compter qu’aujourd’hui l’ONU fermerait les yeux sur des crimes commis contre des civils…

Cette impunité, la procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, a demandé le 18 juin, au Conseil de sécurité de l’ONU, d’enquêter dessus lors du dépôt de son rapport sur la région.

Prise en étau entre les attaques armées des deux parties, la population civile subit également des frappes aériennes. Selon la procureure, la Force de soutien rapide, une unité spéciale de l’armée soudanaise, prendrait largement part à ces représailles sans tenir compte des civils.

Dans son rapport, la magistrate dénonce aussi des attaques contre la population perpétrées par les Rapid Support Forces, une milice pro-gouvernementale qu’elle qualifie de « nouvelle version des Janjawids », ces hommes armés soutenus par le gouvernement depuis 2003.

La Procureure Bensouda a soulevé les « crimes systématiques et généralisés », dont des viols, et a regretté que les mandats d’arrêt émis par la CPI à l’encontre de responsables politiques et militaires soudanais n’aient toujours pas été exécutés, sans que l’ONU ne réagisse.

Rappelons notamment que deux mandats ont été émis en 2009 et 2010 à l’encontre du Président Omar El-Béchir, pour crime de guerre, crime contre l’humanité et génocide, mais ce dernier a tout de même pu se rendre à l’étranger à plusieurs reprises « sans la moindre inquiétude ».

La mission conjointe ONU-Union africaine au Darfour (MINUAD) au pire minimiserait les exactions commises par les forces soudanaises au Darfour, au mieux serait manipulée par les forces gouvernementales afin de dissimuler des crimes commis contre les civils.

Ces graves accusations contre la MINUAD ont été portées dans la revue Foreign Policy  par l’ancienne porte-parole de la MINUAD, Aicha El-Basri. La procureure de la CPI Bensouda a ainsi saisi le Conseil de sécurité en mettant clairement en doute la crédibilité de la MINUAD dans son ensemble.

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