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La tomate italienne, business aux dépends de l’Afrique

Migrants africains dans les champs de tomates italiennes.
Migrants africains dans les champs de tomates italiennes. Photo: Terraeco.net

C’est l’été, les étals des marchés débordent de fruits et légumes frais, les fraises américaines côtoient les tomates… italiennes. Idem au supermarché, parmi les nombreuses marques de boîtes de conserves de tomates transformées (sauce tomate, tomates en dés, tomates entières), la majorité viennent… d’Italie.

On retrouve la tomate italienne, sous toute ses formes, partout sur les continents européen, américain et africain. L’Italie est en effet le 3ème producteur mondial de tomates, derrière les États-Unis et la Chine.

La plupart des tomates sont cultivées dans le Sud de l’Italie. Et comme dans de nombreuses exploitations agricoles sur le Vieux Continent, les producteurs de tomates bénéficient de subventions européennes et utilisent de la main d’œuvre bon marché : combinaison gagnante pour baisser les prix et augmenter les exportations mondiales.

Cette main d’œuvre, ce sont des migrants, sans papiers, des travailleurs payés entre 20 et 25 euros par jour, au noir et originaires de l’Afrique sub-saharienne, dont le Ghana, ancien eldorado de la tomate sur le continent africain.

Autrefois leader du marché de la tomate fraîche, le Ghana est devenu un des principaux importateurs de concentré de tomate, conséquence d’une agriculture locale pas assez compétitive pour faire face au géant italien. De 2007 à 2009, le pays a même connu une vague de suicides chez les producteurs de tomates criblés de dettes et confrontés aux prix cassés des importations.

Selon la Fédération nationale des producteurs de tomates du Ghana, en 2009, le pays produisait environ 510 000 tonnes de tomates chaque année, il en importe aujourd’hui plus de 7000 tonnes par mois des pays voisins et 27 000 tonnes par an d’Europe.

Par ailleurs, des pays producteurs de tomates comme l’Italie profitent du système ghanéen qui n’impose aucune taxe d’importation sur les produits agricoles, ce qui permet aux acheteurs de s’approvisionner librement à l’étranger, à bas prix.

Certains producteurs de tomates ghanéens ont donc préféré quitter leurs terres pour immigrer en Europe, et se retrouver…. dans les exploitations de tomates italiennes.

Pour en savoir plus, écoutez le reportage sur RFI sur le sujet.

Illustration vidéo ci-dessous:

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