Pendant ce temps au Nigeria…

Zone d'action de Boko Haram
Zone d'action de Boko Haram Photo: RTL.fr

Les événements tragiques qu’a connus la France la semaine passée s’est soldé par un élan historique du peuple français pour la liberté. Beaucoup espèrent néanmoins que les responsables au pouvoir transformeront cet essai démocratique en véritable action politique.

Mais alors que les médias nous ont tenus en haleine lors de la traque des assaillants, et que l’émotion résultant des attentats sur le sol français obnubilaient les sources d’information, on apprenait que les extrémistes nigérians de Boko Haram gagnaient leurs galons sur l’échelle de l’infamie.

Le 10 janvier, Boko Haram aurait en effet utilisé une fillette d’une dizaine d’années comme kamikaze sur le marché de Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno. L’explosion de la bombe artisanale fixée sur l’enfant a fait au moins 20 morts. Non revendiquée, cette « attaque suicide » porte cependant la marque de Boko Haram selon les autorités, lesquels utilisent les femmes ou les fillettes pour mener leurs actions.

Le lendemain, le groupe extrémiste a répété la macabre manœuvre avec deux filles âgées d’environ quinze et vingt ans. Elle ont fait sauter leurs explosifs en plein cœur du marché de Potiskum, dans l’Etat de Yobe (nord-est du Nigeria), tuant quatre personnes et faisant une vingtaine de blessés, ont rapporté des témoins.

Cela ne fait qu’allonger la liste des atrocités commis par ce groupe, dont l’armée nigériane et le gouvernement, critiqués pour leur inefficacité, peinent à arrêter la folie meurtrière. Le porte-parole du ministère de la Défense, Chris Olukolade, en appelle même désespérément à une coopération internationale dans un communiqué publié la semaine passée: « l’attaque sur la ville (de Baga) devrait convaincre tous les gens bien intentionnés à travers le monde que Boko Haram représente le mal que nous devons éliminer tous ensemble, plutôt que de critiquer les personnes qui essayent de les contrer».

Le groupe terroriste a mené le 7 janvier un raid meurtrier autour de Baga, dans le nord-est du Nigeria, détruisant 16 villages des rives du Lac Tchad. Boko Haram pourrait y avoir tué plus de 2000 personnes, Amnesty International évoque le « pire massacre » jamais perpétré par le groupe extrémiste.

Boko Haram multiplie, depuis 2009, les enlèvements, les attentats, et rase des villages entiers dans le nord-est du pays, entrainant des vagues de réfugiés livrés à eux-mêmes. L’agence des Nations unies pour les réfugiés parle d’au moins 7 300 Nigérians qui se dirigent actuellement vers le Tchad et le Cameroun.

Selon Daniel Eyre, chercheur sur le Nigeria à Amnesty International, « environ 4 000 personnes, majoritairement des civils, sont mortes en 2014 » à cause de ces terroristes.

Qui pour marcher pour leur liberté?

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