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Travailler dans la mode

Photo: Métro

Belle et Rebelle, une boutique de mode qui met de l’avant les créateurs d’ici, lançait la semaine dernière un manifeste en faveur de l’industrie québécoise du vêtement, demandant l’intervention des gouvernements pour soutenir cette industrie qui vit des moments difficiles.

Alors que le domaine de la conception et de la fabrication de vêtements comptait 100 000 travailleurs à la fin des années 1990,  ils ne sont plus que 28 000 aujourd’hui. Presque 60 % des emplois ont été perdus en 2005 et peu après, alors que le marché canadien a été inondé de vêtements peu dispendieux provenant de pays où la main-d’œuvre est abondante et peu coûteuse. Ne pouvant faire face à cette nouvelle compétition, plusieurs de nos fabricants ont dû fermer leurs portes.

Aujourd’hui, il reste un peu plus de 1 800 entreprises, surtout de petite taille, mais qui continuent à avoir des difficultés à commercialiser leurs produits. C’est que le vêtement est aujourd’hui dominé par un petit nombre de multinationales (Zara, H&M, Limited Brands, etc. ) qui contrôlent toute leur chaîne du vêtement, de  la conception à la vente en magasin, en passant par la fabrication et la commercialisation. Nos entreprises peinent à faire face à ces géants.

Côté emploi, l’intérêt pour cette industrie est aujourd’hui nul, et les jeunes boudent les formations qui y conduisent. L’offre de formation elle-même est faible. À Montréal, seule l’École des métiers des Faubourgs offre les diplômes d’études professionnelles (DEP) en confection sur mesure, en confection de vêtements et en dessin de patron. Chacune de ces formations ne reçoit qu’une vingtaine d’étudiants par année. Au niveau collégial, les DEC en commercialisation de la mode et en design de mode sont offerts par le Cégep Marie-Victorin mais sont très contingentés. Le Collège LaSalle offre aussi ces deux DEC. L’ex-DEC en gestion de la production du vêtement a été remplacé par un simple module de formation offert aux diplômés du DEC en design.

Pourtant, selon un rapport publié en avril par un groupe de travail issu de l’industrie, la mode et la fabrication de vêtement vivent les mêmes difficultés que bien d’autres secteurs d’activités. C’est ainsi qu’on estime qu’à l’échelle canadienne, 22 % des travailleurs prendront leur retraite au cours des cinq prochaines années, surtout des travailleurs de la fabrication comme les couturières et les patronistes. C’est 60 % des entreprises qui prévoient donc embaucher durant cette période. De plus, 45 % d’entre elles auront besoin de remplacer leurs gestionnaires, qui s’apprêtent à quitter.

Il existe aussi un besoin constant de concepteurs de talent. L’industrie de la mode et du vêtement carbure à l’innovation, les consommateurs étant habitués à ce qu’on leur offre des nouveautés continuellement. La recherche de bons designers est donc constante.

L’urgence d’agir que soulève le manifeste révèle donc aussi une occasion pour ceux et celles qui ont envie de faire carrière dans un domaine créateur.

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