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Vent souterrain

Chaque mardi, la journaliste et animatrice Julie Laferrière et l’humoriste, animateur et illustrateur Pierre Brassard posent un regard original sur les usagers du transport en commun.

Station de métro Laurier. Nous sommes mercredi, il est 14h.

J’adore les canicules. Je sais que cette affirmation exaspère la plupart des humains normalement constitués, mais je l’assume. Même si je me sens un peu seule sur mon île.

Mes proches me lancent parfois des regards ou me laissent des messages quasi haineux quand le mercure indique 32°C et qu’on a une impression de 72°C avec l’indice humidex. «Tu dois être contente! Y a seulement toi et les vendeurs de glaces et de climatiseurs qui sont heureux aujourd’hui!»

C’est parce que j’aime la langueur que provoquent les grandes chaleurs et parce que la moiteur, que certains qualifieraient de touffeur, me rappelle le climat des îles du Sud.

Mais je dois avouer qu’il manque trois ingrédients essentiels pour que la recette de l’été torride soit parfaite: la mer, la plage et le vent du large.

Cela dit, j’ai une très bonne nouvelle pour vous! En cette journée insupportable pour 99% de la population québécoise, je me suis retrouvée au métro Laurier. Sachez, amis nordiques, que la station donnant sur la rue Saint-Joseph, toutes portes ouvertes, offre un couloir de vent frais et puissant exceptionnel.

Ce jour-là, une trentaine de passagers qui s’engouffraient comme d’habitude pour prendre le métro affichaient un sourire ravi alors que cette brise intense faisait valser les jupes, les casquettes et les billets de banque au guichet du contrôleur. On aurait carrément pu faire voler des cerfs-volants si la station avait été sans plafond.

Je dois avouer que j’ai moi-même profité un moment de ce grand souffle souterrain.

Et lorsque je vois passer quatre amis dans la vingtaine, les cheveux mouillés et leurs sacs de piscine à la main, je me dis que l’équation est presque parfaite. Nous nous trouvons seulement à quelques stations du parfait bonheur. Il ne manque que la mer, la plage, un cornet de crème glacée, l’air conditionné et beaucoup d’imagination pour nous convaincre que ce vent provient vraiment du large et que le métro qui arrive est un bateau.

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