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Non, il ne faut pas utiliser de l’huile de coco au lieu d’une crème solaire

Photo: capture d'écran

Alors qu’approche la saison des terrasses, des shorts et des après-midis à la plage, il est normal de s’inquiéter de l’effet de notre belle grosse boule de fusion nucléaire (aussi connu sous le nom de «soleil») sur notre peau. En effet, les coups de soleil sont un des facteurs de risque les plus importants menant au cancer de la peau.

Voici donc que des nonos sur internet suggèrent qu’on devrait mettre de côté les crèmes solaires et opter plutôt pour l’huile de coco, qui est «naturelle» et qui offrirait de surcroît une bonne protection contre les dangereux rayons ultraviolets (UV) du soleil.

L’inspecteur viral voulait faire un jeu de mots avec «coco» en référence aux gens qui croient de telles absurdités, mais la farce lui est sorti du coco.

En fait, oui, l’huile de coco offrirait une petite protection contre certains rayons UV. Dans cette étude indienne du University Institute of Pharmacy (nom générique d’université qui pourrait bien apparaître sur le diplôme du Dr. Nick des Simpsons), on a trouvé que l’huile de coco offre un Indice de protection («SPF») de… 7,1. C’est beaucoup moins que ce que recommande Santé Canada, soit un minimum de 15.

Santé Canada prévient en outre que des crèmes solaires avec un SPF de moins de 15 peuvent prévenir les coups de soleil, mais pas le cancer de la peau.

En fait, selon le Mayo Clinic, institut américain de recherche médicale très réputé, l’huile de coco ne bloque que 20% des rayons UV; une crème de SPF 30, par exemple, en bloque 97%.

Donc, non, l’huile de coco ne peut pas remplacer la bonne vieille crème solaire.

En ce qui a trait aux supposés composantes toxiques des crèmes solaires mises de l’avant pas le Groupe de travail sur l’environnement («Environmental working group», ou EWG), elles ne semblent pas tenir la route. L’oxybenzone est approuvé par Santé Canada pour l’utilisation dans les crèmes solaires à des concentrations de moins de 6%; l’oxyde de zinc, à des concentrations de moins de 25%.

Quant à l’affirmation du EWG comme quoi le palmitate de rétinyle causerait le cancer… nous laisserons le Dr. Joe Schwarcz, directeur de l’Organisation pour la science et la société de l’université McGill répondre, comme il l’a fait dans une chronique pour The Montreal Gazette en 2010 (l’inspecteur n’a pas pu trouver une copie du billet sur le site du quotidien, mais le Dr. Schwarcz a confirmé qu’il l’a bel et bien écrit):

«Premièrement, l’étude en question n’a pas été publiée et donc n’a pas été soumise à l’évaluation par les pairs. Il serait prématuré d’en tirer des conclusions, a-t-il écrit, en mentionnant que l’étude en question a mesuré l’interaction entre le palmitate de rétinyle et les rayons UV sur des souris – mais à des concentrations qui ne se retrouveraient jamais dans une crème solaire. En fait, on pourrait prendre presque n’importe quel produit chimique et construire un scénario pour faire peur aux gens, si on fait un usage sélectif de la littérature scientifique.»

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