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Non, l’ONU n’appelle pas à interdire les devoirs scolaires

En bref

  • Un  article qui circule affirme que l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un organisme de l’Organisation des nations unies (ONU), demande à tous les pays du monde de bannir les devoirs scolaires après une «découverte terrifiante».

  • L’OMS n’a fait aucune demande de la sorte.

  • Un chercheur cité dans l’article comme étant anti-devoirs a en fait mené plusieurs études qui montrent que les devoirs scolaires sont importants pour l’apprentissage des élèves.

En détails

L’inspecteur viral a le coeur bas ce matin. Quand les internautes comprendront-ils que des sites poubelles leur fournissent non seulement de l’information douteuse, non-vérifiée et de mauvaise qualité, mais leur mentent carrément de surcroit?

Plusieurs lecteurs de l’inspecteur lui ont envoyé cet article, repris ensuite par notre ami Keven Roy (bien sûr…), qui explique que, à la suite d’une «découverte terrifiante», l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un organisme de l’Organisation des nations unies (ONU), encourage tous les systèmes scolaires du monde à abandonner les devoirs.

«À ce jour, il n’existe aucune raison qui justifie l’obligation des devoirs après l’école. Par chance, après la stigmatisation de millions d’élèves pour ne pas avoir fait leurs devoirs, la réponse est enfin tombée et voici en quoi elle consiste.

Récemment, Harris Cooper, un honorable professeur de l’Université de Duke, a déclaré: ‘Nous n’avons pas obtenu la preuve que les devoirs permettent aux enfants d’être de meilleurs élèves’.», peut-on lire.

La vérité

Premièrement, l’OMS n’a fait aucune demande de la sorte. Il serait en fait assez bizarre si l’OMS avait demandé de bannir les devoirs, puisqu’elle pose toutes sortes de questions relatives aux devoirs lorsqu’elle évalue la santé des élèves dans des pays en voie de développement. L’OMS demande, entre autres, aux élèves si leurs parents les aident avec leurs devoirs. Si c’était un élément non pertinent à la réussite des élèves, on ne leur poserait pas la question.

L’article cite deux experts anti-devoirs. L’une d’entre eux, Etta Kralovec, doute en effet de l’utilité des devoirs.

Mais l’autre expert, Harris Cooper, est définitivement pro-devoirs. On vous ment sans broncher.

En 2008, M. Cooper, qui est chef de département de psychologie et neuroscience à l’Université Duke, aux États-Unis, a mené une méta étude qui a colligé les résultats d’une soixantaine d’études sur l’efficacité des devoirs. La conclusion: «Des chercheurs de l’Université Duke ont évalué 60 études portant sur les devoirs scolaires entre 1987 et 2003 et ont conclu que les devoirs ont un effet positif sur la réussite scolaire.»

Hmmm.

Une citation de M. Cooper à propos de l’étude: «À peu d’exceptions près, la corrélation entre la quantité de devoirs effectués et leur réussite scolaire est positive et statistiquement significative.»

Dans une chronique écrite pour le New York Times, M. Cooper explique que les devoirs ont un effet positif sur la réussite, en autant que la quantité de devoirs remis aux élèves soit bien dosée. Dans l’article, il suggère 10 minutes de devoirs par soir, multiplié par l’année scolaire. Par exemple, un enfant en 6ième année devrait avoir 60 minutes de devoirs à accomplir par soir. Il prévient par contre que l’efficacité des devoirs diminue après 90 minutes par soir pour un élève au début du secondaire.

Ça, mesdames et messieurs, c’est l’expert à qui on a attribué la citation «Nous n’avons pas obtenu la preuve que les devoirs permettent aux enfants d’être meilleurs élèves» dans l’article.

Honnêtement, on vous prend pour des épais. Allez donc signaler cet article quand vous le verrez passer sur Facebook.

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