«C’est juste un jeu»

Votre mission: tuer et massacrer toute personne qui a le malheur de se trouver sur votre passage. Votre personnage, lui, est alimenté par une haine envers la société et il est décidé à créer un Armageddon. Cette histoire est celle de Sandy Hook, de Colombine, de Virginia Tech et de bien d’autres.

Impossible que pareil jeu existe? Pourtant, c’est exactement ce sur quoi planchent 10 désaxés d’un studio de jeux polonais. On peut lire sur leur site officiel, pour légitimer leur processus de création: «N’essayez pas cela à la maison et ne prenez pas le jeu trop au sérieux, c’est juste un jeu».

Il est là tout le problème, ce n’est pas juste un jeu, c’est une proposition ultra-violente, où le massacre de citoyens innocents est le seul et unique but. C’est un simulateur de meurtres de masse qui permet au studio de se démarquer afin, dit-on, de créer «un jeu qui va à contre-courant». Comme si la violence n’était déjà pas assez présente dans l’univers des jeux.

Au nom du ludique, on ne peut pas tout faire. Au nom de l’humour, on ne peut pas tout dire. Au nom de l’art, on ne peut pas tout écrire. Des désaxés, il y en a dans tous les domaines. Il y en a même qui possèdent de grands talents. Mais le talent créatif n’empêche pas d’errer au-delà de ce qui est acceptable d’un point de vue éthique, moral et légal.

Évidemment, les médias de la planète se sont emparés du sujet. On a encerclé cette tache pour la mettre en surbrillance, pourtant c’est un jeu qu’aucune console n’acceptera de distribuer. La sortie de cette aberration se fera seulement sur PC et il serait très surprenant qu’on la trouve ailleurs que sur le site officiel du studio.

Ce jeu est une honte qui fait déjà trop parler et malheureusement, qui va rallier son lot de «bien-pensant» qui crieront à la liberté d’expression. Navrant.

Malgré la violence dans plusieurs jeux vidéo, ce jeu demeure une tumeur isolée qui n’a rien à voir avec ce qui a déjà été fait. La tendance est même aux jeux collaboratifs, plus éthiques, plus lumineux. Malheureusement, tout ça sera éclipsé au cours des prochaines semaines par un jeu grotesque qui devrait valoir des poursuites en justice à ses créateurs.

*Note de la rédaction: L’auteur a choisi de ne pas mentionner le nom du jeu ni celui du studio.