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Rock stars à la rescousse

Mes hommages. En début de semaine, je m’enflammais la glotte sur le programme d’un congrès organisé pour le personnel administratif de soutien scolaire dont une des deux (seules) conférences mettait en vedette Jean Airoldi qui, de son œil de lynx et de sa verve qui pique, était convié à animer un atelier sur le vivifiant thème «Ayez du style». Eh bien, il faut croire que mars est porteur de promesses encore plus festives pour les écoles de demain.

Oh oui. Parents et futurs écoliers, vous pouvez à l’instant cesser de mordre dans ce morceau de cuir qui vous gardait d’angoisser sur l’insalubrité de votre école ou sur la façon dont votre enfant aux besoins particuliers sera encadré en classe, puisqu’un formidable trio viendra apparemment à la rescousse du système d’éducation. Ricardo, animateur et chef qui revitalise mes cigares au chou, l’architecte Pierre Thibault et l’homme derrière le défi des «cubes d’énergie», Pierre Lavoie, ont tous trois proposé un projet de «Lab-école» pour développer un modèle d’écoles québécoises qui changeront la face des vieilles institutions décrépites et en mal de lumière et d’espoir que fréquentent présentement nos élèves. Fort enthousiaste de cette proposition, le gouvernement Couillard allouera donc aux trois bénévoles un budget de 1,5 M$ par année pour financer le projet, un budget qui, nous dit-on, ne servira qu’à couvrir les frais de bureau et de déplacements dans divers pays à la fois inspirants et inspirés pour étudier ce qui se fait de mieux ailleurs.

La nouvelle rutilait avec tambours, trompettes et crécelles, hier, en véritable ovation debout pour les trois mages, trois «vedettes» déterminées à transformer le triste, le décrépit et l’inacceptable en écoles où le goût d’apprendre et de se dépasser anime le cœur de chaque élève dans l’autobus scolaire. C’est très bien. Personne ne s’étendra sur l’asphalte pour militer contre un projet de lieux d’apprentissage à la fois inspirants et nourrissants. Il est simplement fort dommage qu’une institutrice-vedette (une femme!), qu’une star du cheminement particulier ou qu’une icône de la dispraxie n’ait pas été invitée à se joindre, coat de cuir cousu de pierres du Rhin à l’appui, à l’exotique trio qui sillonnera la planète pour nous revenir avec un plan chaud comme un petit pain dans un an. Chantal Fontaine aurait-elle pu revêtir son «grillz» et son costume de Virginie pour se joindre au dream team? M. Couillard aurait sans doute trouvé l’idée fort affriolante, entre deux distributions de 55 $ et de petits clins d’œil complices. Rendu là, difficile de ne pas viser le top, et POURQUOI PAS se payer le quintette avec une Marie-Mai qui sait si bien s’adresser à notre belle jeunesse dans des mots simples qui font rêver.

Il me tarde de découvrir l’issue et les conclusions-vedettes de cette formidable épopée éducationnelle qui, à n’en pas douter, sera reçue dans la candeur et l’enthousiasme par les enseignantes qui, entre deux burn-outs, seront ravies de savoir qu’on ne les oublie pas.
La bise.

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