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La télévision sur le respirateur artificiel

Télévision Photo: Shutterstock

Petite réflexion avant de tomber dans les nouveautés de l’automne à la télé – la télé telle qu’on la connaît depuis notre plus tendre enfance vit sur du temps emprunté depuis plusieurs années déjà.

La nouvelle génération, les fameux millenials que les producteurs de contenus voient dans leurs rêves, ne considère plus la télé comme un essentiel. Les ordinateurs, les tablettes et les téléphones ont remplacé l’écran qu’est le téléviseur au centre de nos vies et, forcément, le contenu se déplace vers les écrans qu’on regarde le plus.

Si on regardait dans un lac en permanence, pas mal certain que le lac tenterait de nous vendre des chars.

Ceci dit, l’explosion de Netflix a accéléré le processus. Les séries de fictions existent ailleurs que sur les grandes chaînes.

Reste alors la quête constante de ramener les utilisateurs devant leur télé avec des stratégies souvent désespérées comme présenter des compétitions de jeux vidéo à la télé ou encore d’interdire la diffusion d’événements sportifs sur le web. Ne vous méprenez pas, je n’ai rien contre les eSports, par exemple, mais présenter un produit populaire sur le web à la télévision n’est pas une façon de faire durable – c’est un petit pansement sur une plaie ouverte.

La télévision se meurt, c’est inévitable. Les diffuseurs le savent, les producteurs de contenus le savent et de plus en plus, l’auditoire est au courant. Mais, quoi faire en attendant?

Il y d’un côté ceux qui résistent en restreignant au maximum l’accès à leur contenu en nous obligeant à payer un abonnement différent pour voir leurs émissions en ligne. Il y a l’approche «du bout du pied» où le contenu existe simultanément à la télé et sur le web en favorisant toujours la promotion de la télévision. Il y a aussi la désolante approche où les contenus sur le web sont produits avec la seule idée d’un jour les recycler pour remplir la grille-horaire de la télé, le double-dip télévisuel.

Comme la crise se vit en ce moment, les solutions sont floues. Soit on laisse la télé mourir, soit on la réinvente. Par contre, si elle cède la place au web, est-ce que c’est vraiment navrant?

Je veux dire, la radio a cédé le plancher à la télévision à l’époque et c’est difficile d’affirmer que ce n’était pas un gain pour tout le monde. Pourquoi la migration de la télé vers le web serait différente de celle de la radio vers la télé?

Les choses changent, même la télévision. Au grand malheur de nos diffuseurs qui ne savent plus où donner de la tête pour générer du revenu avec le méchant web gratuit et les grandes possibilités d’éviter les propositions commerciales.

Pour bien comprendre l’ampleur du problème, portez une attention particulière au nombre de fois où votre télévision vous suggérera du contenu menant sur une plateforme web associée à la chaîne. La fréquence des mentions vous étourdira et ce n’est qu’un début. L’idée est d’offrir du multiplateforme hermétique à l’usager afin de mieux préserver les sous des publicitaires.

Après tout, il faut entourer les publicités avec du contenu … c’est du moins l’adage non officiel de nos décideurs. Pour le reste, l’usager devra y trouver son compte à sa façon avec les obstacles habituels.

Dommage, je l’aime ma télévision. Je ne veux pas forcément la voir disparaître. Mais son état actuel est désolant. Elle se cherche et s’accroche aux vestiges du passé sans comprendre que le web peut être un allié et non un adversaire.

Si seulement l’argent n’était pas la seule locomotive…

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