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ALT à Vrak, quelque chose comme la bonne façon de faire de la télé en 2016

ALT à Vrak Photo: Vrak

Ma première très agréable surprise de la saison: la nouveauté ALT sur les ondes du «nouveau» Vrak.

Je ne suis pas surpris d’avoir apprécié le premier épisode, au contraire, je suivais déjà la plupart des collaborateurs sur les réseaux sociaux. Non, ma surprise était de voir à quel point Vrak a trouvé une formule presque magique afin de nous offrir de la télévision intelligente, dynamique, un brin baveuse et parfaitement ciblée pour son public.

Je m’explique.

Officiellement, Vrak a fait un virage franc vers les jeunes adultes. Avec une programmation plus mature le soir, la chaîne n’est plus exclusivement pour les enfants. On avait déjà amorcé la transition avec des émissions comme Le chalet et Code F, par exemple, mais ALT est possiblement la première grosse brique sur le pavée vers cette nouvelle vocation.

À 17h, on sait qu’on peut attraper toute la famille au vol devant l’écran. Soit les enfants qui attendent le souper où les parents qui prennent ça plus molo en attendant que ça cuise (merci mijoteuse). Le choix de l’heure n’est pas anodin à mon avis pour une revue humoristique de l’actualité sur une chaîne moins populaire.

Avec Phil Roy à l’animation et des chroniqueurs réguliers, Jean-François Provençal, Rose-Aimée Automne T. Morin, Pierre-Luc Pomerleau, Gabriel Joncas et Kevin Raphael lors du premier épisode, ALT va dans tous les sens – pour le mieux. Virginie Fortin était de passage dans les locaux de l’équipe pour faire une intervention et pour la première, ALT a parlé de burkini, de théorème de Pythagore, du mouvement Global Citizen, en plus de faire un survol de l’actualité de l’été et un petit détour par le monde sportif et les étrangetés des vidéos ASMR sur le web.

On ratisse très, très large tout en conservant un ton particulièrement intéressant. À mi-chemin entre l’irrévérence pure et Les débrouillards, par exemple, on ne prend jamais le public ado pour des idiots et, en plus, on ne mâche pas sur les mots et les concepts. J’ai 32 ans et j’étais très attentif tout au long de la première demi-heure, fascinée par cette télé qui ne ressemble à rien de ce que l’on fait tout en étant complètement familière si vous êtes présents sur le web au quotidien.

Il est là le secret de la formule: ALT c’est de la télé pour la génération web. Le format est fait pour multiplateforme et les sujets interpelleront certainement plus la génération «débranchée du câble» que ce qui se fait ailleurs. En très bref, on parle de ce que les gens parlent à l’extérieur de la bulle télévisuelle et de la première chaîne à la radio. On parle du web, on parle de la culture pop, des enjeux et des questions qui font la une des journaux. Il n’y a pas de filtre uniforme sur la production, chaque chroniqueur a sa couleur et on passe du coq à l’âne sans s’excuser, sans se formaliser de peur de perdre son public.

Cette télé libre, si on veut, permet alors à Phil Roy de parler de hockey presque en même temps que Rose Aimée Automne T. Morin parle de sa volonté de ne pas porter de brassière tout au long de la saison.

On dirait une réunion de production filmée et offerte au public sans les procédés de dissolution habituelle de nos diffuseurs. Ça fait tellement du bien, je vous le recommande fortement.

Vrak vous dira que c’est pour un public de 8 ans et plus, mais ne vous sentez pas exclus si vous êtes dans la trentaine comme moi. ALT c’est de la bonne télévision de son temps, point final. Un rendez-vous certain pour la saison.

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