Soutenez

Suits, un divertissement parfaitement imparfait

Suits Photo: USA Network

Depuis quelques années déjà, j’entretiens une relation d’amour-haine avec la dramatique Suits du USA Network.

Amour, parce que depuis 2011 la série est l’une des plus populaires sur le câble, avec raison. Les aventures d’avocats très cool et confiants en leurs moyens sont divertissantes. Harvey Specter, rapidement, s’est imposé comme un personnage essentiel dans notre petit écran.

Par contre, il est loin de faire cavalier seul. Il est entouré de femmes fortes, ambitieuses, charismatiques et qui ne se laissent pas damer le pion par des hommes ambitieux et parfois pas mal ratoureux.

Amour, parce que les relations entre tous ces personnages sont riches, variées et généreuses.

Le problème, c’est que Suits est conscient de ses forces et la surenchère n’est jamais très loin. Les dialogues deviennent des caricatures et les personnages, entre deux moments nuancés, baignent dans l’excès presque cartoonesque.

Haine, parce qu’après sept saisons, les situations sont de plus en plus complexes, improbables et les solutions magiques tombent du ciel lors des derniers épisodes afin d’effacer l’ardoise en prévision d’une nouvelle saison.

C’est un défaut de plusieurs séries, s’appuyer énormément sur la résolution d’une enquête, d’un meurtre ou d’une disparition. Pour Suits, c’est des montagnes d’enjeux légaux qui s’entrecroisent si bien qu’on ne sait jamais qui dit vrai, qui dit faux et qui traficote les faits à son avantage.

Lors des premières saisons, on tombe rapidement sous le charme et le petit côté héroïque de Specter a de quoi plaire. Mais après des dizaines de petits miracles afin de sauver ses clients, ses amis et ses collègues, on se demande si on n’a pas un peu trop étiré la sauce.

Je consomme donc Suits avec une certaine retenue, parce qu’après quelques épisodes j’ai le tournis tellement tout bouge vite.  Ça me prend un temps fou terminer une saison et, ironiquement, c’est parfait comme ça.

Avoir une série qu’on l’on étale sur plusieurs années, c’est plaisant. Quand le gavage télévisuel (binge watching) est à la mode, c’est presque un acte de rébellion que de prendre son temps.

Bon, je ne vais pas pousser l’audace jusqu’à dire que je suis courageux de prendre mon temps avec Suits, mais je vous conseille de l’essayer avec une série que vous aimez bien. Prenez votre temps, espacez vos visionnements, prenez des pauses et regardez autre chose entre temps.

Les retrouvailles deviennent un plaisir aussi grand que la satisfaction de connaître la suite.

Suits se prête parfaitement à ce genre de visionnement, parce que trop de Suits c’est vite frustrant.

Mais avec la bonne dose, c’est une chouette recommandation estivale avant le retour des grandes séries à l’automne.

@StephaneMorneau

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.