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Quel est votre rapport avec le cinéma à la télé?

Okja Photo: Netflix

Je me permets une petite parenthèse cette semaine parce que les nouveautés à la télé sont plus rares en été et, de ce fait, je m’accorde le droit de replonger dans mes premiers amours quand mon horaire me l’autorise – le cinéma.

Qui plus est, le dévoilement de Okja sur Netflix à la fin juin m’a inspiré une réflexion que je voulais partager avec vous.

Okja, c’est le petit dernier du cinéaste sud-coréen Bong Joon-ho qui nous avait donné le surprenant Snowpiercer il y a quelques années déjà. Mais Okja, c’est surtout le premier long métrage présenté à Cannes à être exclusivement distribué par Netflix. Il n’aura donc pas de vie utile en salles après son passage au célèbre festival.

Ça a soulevé la grogne de plusieurs festivaliers, mais c’est une réalité avec laquelle il faut désormais composer. Netflix, tout comme Amazon, produit du contenu qui n’est pas destiné aux salles de cinéma et, surtout, qui n’est plus exclusivement un format télévisuel conventionnel. Les diffuseurs de contenus produisent aussi du documentaire et des longs métrages de fiction et, de plus en plus, des cinéastes de renoms acceptent de soumettre leur film à ce modèle afin de rejoindre le plus grand nombre de gens, même si ça veut dire d’abandonner l’écran d’argent.

Devant ce nouveau modèle, pourrait-on en même revisiter celui déjà existant de nos grandes chaînes télévisuelles qui diffusent, depuis très longtemps, du cinéma?

Parfois, c’est pour remplir la grille et d’autres fois c’est pour faire des événements les soirs de fin de semaine, par exemple. Malheureusement, au Québec, nous sommes un peu prisonniers des productions américaines et de la diffusion de versions doublées. C’est, malgré l’excellence de notre cinéma et du cinéma francophone de partout sur la planète, ce que le public semble favoriser. Alors, c’est ce qu’on diffuse.

Je ne vais pas tenter ici de changer les mentalités.

Par contre, je me demande si la télévision ne gagnerait pas à embrasser un mandat plus clair par rapport au cinéma, une diffusion mieux ciblée et, surtout, une diffusion moins décalée des dates de sorties.

Prenons notre cinéma, par exemple, qu’est-ce qui empêcherait nos diffuseurs d’organiser une grande première avant la sortie en DVD pour les commerces? Un soir seulement, une grande diffusion à heure de grande écoute la semaine pour un film Québécois, est-ce que ça amputerait vraiment les ventes?

J’ose croire que non.

La télévision m’a permis de découvrir de nombreux films d’ici ou d’ailleurs, mais il faut savoir où regarder. C’est rarement mis de l’avant, malgré des efforts réels de la part de Télé-Québec, par exemple, qui a une grille cinéma très riche à l’année. TFO aussi participe avec sa sélection, même si c’est moins sur notre radar.

Je pense que Netflix et ses productions bousculeront les modèles en place et c’est une bonne chose. Au lieu de se battre bec et ongles pour préserver ce qui s’effrite, pourquoi pas chercher une solution pour améliorer le tout?

Le cinéma peut vivre à l’extérieur des salles, tant qu’il trouve son public. Même si un film en salle, dans l’obscurité et le silence, avec un projecteur qui tourne en sourdine, c’est une petite tranche de bonheur à laquelle il serait dommage de se soustraire.

Qui plus est, accepter Netflix et sa façon de faire, ça serait aussi de travailler avec Netflix pour du contenu d’ici au lieu de résister à sa présence. C’est un pensez-y bien.

@StephaneMorneau

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